Au pouvoir depuis huit ans, les socialistes ont été balayés, malgré leurs bons résultats économiques, étant seulement crédités de 19,29 % des voix. Le parti de droite Fidesy, retrouve la direction du pays, en obtenant pas moins de 52,77 % des voix.
Mais ce qu’on craignait est arrivé. Le parti d’extrême droite Jobbick, fondé en 2003 devient le troisième parti de la Hongrie et obtient 16,71 des voix.
Pour la première fois depuis la période nazie, l’extrême droite retournera au Parlement. Son idéologie est claire : raciste, antisémite, anti-roms Elle fait mieux qu’aux élections européennes de 2009 où elle avait récolté 15 %des suffrages.
Le Jobbik a des liens privilégiés avec le Magyar Garda, la garde hongroise, un groupe paramilitaire doit l’insigne ressemble à celui de la croix fléchée du temps des nazis.
L’équivalent du CRIF, l’Association des communautés juives de Hongrie ne s’y est pas trompée. Elle a appelé ouvertement à voter contre le Jobbik, s’effrayant de l’inévitable : « C’est la première fois qu’un mouvement ouvertement antisémite, et défiant les valeurs de la Hongrie, est sur le point d’entrer au parlement » !
La semaine dernière, les juifs hongrois ont organisé une manifestation dans le vieux ghetto de Budapest pour protester contre le climat antisémite qui a entouré les élections législatives.
Les incitations se sont multipliées en effet ces dernières semaines : le Mémorial de la Shoah a été vandalisé à Zalaegerszeg, un rassemblement néo-nazi s’est tenu à Tiszaezlar, des graffitis antisémites ont été retrouvés à Budapest, et la maison d’un rabbin a été attaquée à Pessah dans la capitale hongroise.
Le deuxième tour doit avoir lieu le 25 avril, mais on ne voit pas comment et pourquoi les résultats du premier tour devraient êtres modifiés. La Hongrie se prépare à des jours difficiles, les juifs à un avenir sombre.
Photo : D.R.