En présence de Richard Prasquier, président, Ariel Goldmann, vice-président et Haïm Musicant, directeur général du CRIF, les co-présidentes de la Commission "Femmes dans la Cité", Nathalie Cohen-Beizermann et Edwige Elkaïm ont rappelé, avant de donner la parole à l'invitée, que son intervention se faisait dans le cadre d'une série de rencontres autour du thème de l'éducation, l'un des thèmes auxquels se consacre un groupe de travail au sein de la commission.
Dominique Dahan a raconté le parcours de sa famille originaire d'Algérie, un parcours classique d'attachement à la France et à un judaïsme ouvert sur la Cité. C'est cette symbiose qu'elle met en exergue pour diriger l'école de l'Alliance. Selon des études faites sur la fréquentation des écoles juives, elle aurait augmenté de 63% depuis le début de la vague d'antisémitisme en l'an 2000. L'école de l'Alliance à Pavillons a vu ses effectifs sensiblement augmenter au fil des années et atteint aujourd'hui 800 élèves, dont 30 % proviennent des environs immédiats. Dans leur grande majorité, les élèves de cette école sont plutôt centrés sur leurs études. Ils arrivent à bien faire la part des choses entre la vie à l'intérieur de l'école rythmée par le calendrier scolaire et le calendrier juif et l'extérieur, la Cité. Une école de cette nature au cœur de la Seine-St-Denis, c'est toute une organisation à mettre en place, celle des transports avec six cars de ramassage scolaire et les déplacements vers des lieux de culture (musées, expositions) qui prennent l'allure d'une véritable expédition, lorsqu'il est question d'emmener les élèves à Paris. C'est pourquoi une partie des "expositions" se déroule à l'intérieur de l'école sous forme de diapositives pour favoriser l'équilibre entre les quatre volets que privilégie l'école ; la culture française, la culture juive, les arts et les sciences. Et conformément à la conviction profonde de René Cassin, selon qui "c'est l'école qui émancipe", l'enseignement de l'Alliance prépare bien les élèves aux grandes écoles où ils réussissent de manière plutôt satisfaisante.
Ce tableau peut sembler un peu idyllique et il ne reflète pas nécessairement ce qu'il se passe partout ailleurs dans l'école juive. Dans la perspective des préparatifs de Yom Haatsmaout, Haïm Musicant a lancé un appel pour que les institutions juives refusent d'accorder des subventions aux écoles qui s'opposent à la célébration de l'indépendance d'Israël. Il s'est aussi interrogé sur la nécessité de renforcer les passerelles entre les valeurs juives et celles de la République, et de "s'ouvrir au monde."
Sur un tout autre plan, Richard Prasquier a formulé le souhait que le groupe de travail sur l'éducation soit, par excellence, le lieu d'échanges des différentes personnes agissant autour de cette question.