Tribune
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Publié le 15 Mars 2012

Un rapport onusien encense l'application des droits de l'homme… dans la Libye de Kadhafi

Par Hélène Keller-Lind

 

On a peine à le croire, mais le Conseil des droits de l'homme de l'ONU vient d'adopter à l'unanimité un Rapport qui encense la Libye de Kadhafi pour son application des Droits de l'Homme. On l'apprend grâce à la vigilance de l'Observatoire de l'ONU, UN Watch.

Au fil des ans, UN Watch, Observatoire des Nations unies, avait fait témoigner devant le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU à Genève nombre de victimes du régime de Mouaumar Kadhafi, le dictateur libyen déposé puis tué. Parmi elles, Kristyana Valchyeva, l'une des infirmières bulgares qui avaient été libérées grâce à l'intervention de la France. Les délégués libyens les avaient alors interrompues, les accusant de mensonge...

 

Le Directeur d'UN Watch, Hillel Neuer, rappelle que l'Observatoire faisait partie de ceux qui avaient tenté de s'opposer à la nomination du dictateur libyen au Conseil des Droits de l'Homme en mai 2010. En pure perte. Il n'y avait eu alors aucun votre contre cette nomination. Ce qui était un premier scandale.

 

Un Rapport aberrant de 2010

 

L'affaire du Rapport sur la Libye est venue plus tard. L'an dernier UN Watch avait protesté contre un Rapport établi en 2010 dressant de la Libye de Kadhafi un portrait idyllique qui avait été ridiculisé par de grands médias comme The Economist ou le New York Times ou Amnesty USA ainsi que des membres de l'Administration Obama. L'outrance était telle que même des défenseurs de ce Conseil, qui a Israël pour tête de Turc favorite, estimaient que le Rapport tel qu'il était présenté était si aberrant au regard de la réalité qu'il ne pouvait être adopté.

 

Des pays comme le Pakistan, l'Iran, l'Algérie, le Soudan, le Qatar, la Syrie, la « Palestine » y donnaient un satisfecit à la Libye du Colonel concernant son respect des Droits de l'Homme. Ce qui démontre, une fois encore, que ce Conseil ne peut défendre ce pour quoi il a été créé....

 

Aujourd'hui, après que le dictateur syrien ait été déposé et tué et alors que son régime est désormais dénoncé pour ce qu'il était par les pays respectant les Droits de l'Homme, ce Rapport était présenté dans le cadre de la revue annuelle des Droits de l'Homme en Syrie.

 

Bien évidemment, UN Watch a tenté de s'opposer à son adoption, le faisant « au nom des victimes ». Objection rejetée par la Présidente du Conseil, Laura Dupuy Lasserre (Uruguay). Et en dépit de la campagne internationale menée pour faire tomber le tyran, le Rapport a pourtant été adopté à l'unanimité par le Conseil des Droits de l'Homme onusien...

 

Pour mémoire, il faut rappeler que c'est ce même Conseil qui avait réservé en 2009 un accueil dithyrambique à la longue tirade d'Ahmadinejad contre « l'entité sioniste ». La France était parmi les pays qui s'étaient retirés pendant le discours...

 

A noter également que ce Conseil avait remplacé en 2006 la Commission des Droits de l'Homme qui avait largement bafoué sa mission. On assiste au même phénomène aujourd'hui.

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