Le CRIF en action
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Publié le 17 Décembre 2012

Remise du Prix Louis Blum 2012 à Madame Samia Essabaa, dimanche 16 décembre 2012

Discours d’Edwige Elkaïm-Sebban, présidente du CRIF Grenoble-Isère.

 

La cérémonie qui nous réunit ce soir dans le chaleureux auditorium du Musée de peinture, marque la 11° édition du Prix Louis Blum du CRIF Grenoble-Isère, et de la Ville de Grenoble ! Et je vois comme un très beau symbole que cette journée soit également le 8e et le dernier jour de nos fêtes de Hanoucca 5773 !

Le principal fléau, auquel nous sommes toujours confrontés, ici, là-bas, c’est l’ignorance, mère de tant de drames

Dans la froidure de l’hiver qui nous environne, la lumière sans cesse croissante de Hanoucca nous apporte son immatérielle chaleur. L’huile qui en alimente les flammes, parce qu’elle résulte d’un processus d’extraction, symbolise la dimension ésotérique de la Tradition juive.

 

Chaque jour, depuis le 8 décembre, nous avons ajouté une étoile sur notre chandelier, pour nous souvenir de ne jamais nous contenter des acquis de la veille, mais que seuls nos nouveaux progrès, nous donneront de rendre le monde toujours plus lumineux.

 

Chaque allumage nous révèle la dimension divine, à laquelle peut s’élever chaque action humaine, à la recherche d’une amélioration constante de l’accomplissement, des Commandements.

 

Ce cheminement, mène hors de soi, hors du pré-carré, où, comme dans une haute forteresse, se tient l’être coupé du monde.

 

Au 8e soir, chacun, femme ou homme, en allume les 8 lumières, qui signifient que les Juifs se battent, pour que les valeurs spirituelles et morales l’emportent sur les forces de l’ombre.

 

Toujours, les Juifs ont été habités par cette grande Espérance.

 

Nous sommes particulièrement sensibles, à la présence parmi nous, de Madame Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Nous savons pouvoir compter sur son soutien constant et amical. Nous lui sommes reconnaissants, de sa fidèle participation aux manifestations du CRIF.

 

L’an passé, à pareille époque et dans la même circonstance, nous étions réunis autour de l’un de nos héros, Georges Loinger, que nous entourions de notre affectueuse reconnaissance, d’avoir été le prodigieux sauveur, de centaines d’enfants juifs pourchassés par les nazis, aux sombres heures de la Seconde Guerre mondiale.

 

Aurions-nous alors, été en capacité de concevoir, que l’année terrible qui venait, serait celle de l’irruption criminelle de Mohammed Merah surgie de notre propre société, pour assassiner trois soldats français et commettre son ignoble tuerie  du 19 mars ?

 

En cet instant, nos pensées vont aux familles des victimes.

 

Nous ne voulons jamais oublier Jonathan Sandler, professeur de l’École Ozar Hatorah assassiné avec ses fils Aryeh – 6 ans et Gabriel – 3 ans. Nous gardons dans notre cœur également Myriam Monsonego – 8 ans, dont la jeune vie a été anéantie par l’effroyable pulsion de mort qui animait son bourreau. Tous reposent désormais sur la terre d’Israël.

 

Leurs chants joyeux nous ont spécialement manqué, lorsque nos enfants venaient à nous ces jours-ci pour recueillir leurs offrandes de Hanoucca : je vous demande de leur offrir une minute de silence.

(…)

Avec Edmond Rostand, nous voulons cependant penser que « C’est la nuit, qu’il est beau, de croire à la lumière ».

 

Et je me réjouis que les ténèbres soient ce soir, symboliquement vaincues, pour vous révéler le lumineux visage de notre récipiendaire du Prix Louis Blum pour l’année 2012 : j’ai nommé Madame Samia Essabba, que je vous demande d’applaudir.

(…)

Qu’il me soit ici permis d’exprimer notre plus vive gratitude, à Monsieur Michel Destot, notre Député-Maire, pour la sollicitude amicale et chaleureuse, qu’il nous témoigne constamment, avec une pensée toute particulière pour Marie, son épouse, qui nous fait l’amitié d’être à nos côtés de soir.

 

Je tiens à remercier particulièrement notre député-maire, pour la part déterminante, qu’il prend dans le soutien que la ville de Grenoble apporte aux actions du CRIF, et qui ne s’est jamais démenti, au cours de ces dernières années. C’est aussi, sous son impulsion, que Grenoble – Ville Compagnon de la Libération - décerne depuis 2001, aux côtés du CRIF Grenoble-Isère, le Prix Louis Blum, institué par mon prédécesseur, le Bâtonnier Jean-Luc Medina, notre fidèle ami, devenu notre Président d’honneur.

 

Ce Prix, vous le savez, a pour vocation de rendre hommage à une personnalité, qui œuvre pour la Défense des Droits de l’Homme et lutte, contre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme.

 

Plus que jamais, notre Société a besoin de l’exemple donné, par des figures lumineuses, vers lesquelles s’orienter. Notre Jeunesse, tout spécialement, est en quête de modèles positifs auxquels s’identifier.

 

Loin du relativisme, l’ambition du Prix Louis Blum, est de distinguer des femmes et des hommes, dont la vie et l’action font grandir l’humanité qui est en nous.

 

Après l’association SOS Racisme, Madame la Ministre Simone Veil, 20 Justes de la région grenobloise, Béate et Serge Klarsfeld, le Père Patrick Desbois, le cinéaste Claude Lanzmann, notre chère Simone Lagrange, le ministre Robert Badinter, l’écrivain Marek Halter et le passeur de l’OSE, Georges Loinger, nous sommes aujourd’hui réunis autour de Samia Essabba.

 

Son nom est peut-être déjà dans vos mémoires, pour l’avoir entendu prononcer, par une grande Dame que nous aimons, dans le spot publicitaire « Respectons les collègues de la république », réalisé par l’Éducation nationale en 2006, et que nous vous projetterons tout à l’heure.

 

Plutôt qu’un enseignant aimé de son enfance, c’est elle que Simone Veil – résolument tournée vers l’avenir- a en effet choisi de nommer, pour incarner l’excellence.

 

Professeure au Lycée Professionnel Théodore Monod de Noisy-Le-Sec, en région parisienne, Samia Essabaa, enseigne la langue et la civilisation anglaise à ses élèves de Seine-Saint-Denis,  le « 9-3 », comme disent familièrement les jeunes.

 

Enfant de Bondy, Samia Essabaa est la parfaite représentation de la réussite personnelle, qu’ambitionne l’Éducation nationale, pour chacun de ses élèves méritants. Mieux, elle est devenue une enseignante, qui fait honneur à cette profession, que j’ai, moi aussi, aimé servir, passionnément.

 

La formidable énergie, avec laquelle elle exerce sa mission professorale, suffirait à lui valoir notre admiration, comme elle lui vaut la reconnaissance de ses élèves qui ont nom Khadidja, Nazeem, Angelika, Adil, Anisoara, ou encore Asma, qui sont ses élèves de Première et de Terminale, Bac pro, Métiers de la Mode.

 

Le choc du 11 septembre 2001,  révèle à Samia Essabaa,  une bouleversante réalité : le retranchement d’élèves de ses classes, de la légitime condamnation du terrorisme, et l’affirmation par les mêmes, de propos antisémites.

 

Ce  sera, l’évènement fondateur d’une prise de conscience, qui va déterminer son engagement.

 

Aux avant-postes de l’intégration, comme le sont souvent les professeurs de nos Lycées techniques, Samia Essabaa pressent, avant tout le monde, que nombre de ses étudiants sont exposés aux vents mauvais, des prêcheurs de haine.

 

Plus que l’effroi de la longue chute des corps des vivants précipités au bas des Twin Towers , c’est la fracture mentale à l’œuvre dans notre société qui inquiète justement, la femme, la mère, la professeure.

 

Enseigner la langue anglaise ne suffit plus ; Samia Essabaa, veut élever une digue solide contre la montée de haine, qui a revêtu les habits de l’antisionisme, ce nouvel antisémitisme qui gangrène les territoires perdus de la République.

 

Sans doute pense-t-elle alors avec l’écrivaine américaine Helen Keller que « le meilleur aboutissement de l’éducation, est la tolérance ».

 

Ses origines familiales, marocaine et tunisienne, la prédestinent sans aucun doute à ce mouvement naturel du cœur. A-t-elle entendu son père lui faire le récit de la recommandation du roi Mohammed V, sur son lit de mort, qui fit promettre à son fils, le futur Hassan II, de veiller « au salut de la communauté juive » ? Une recommandation, que la dynastie des Alaouites, se transmet de génération en génération –,et encore, aujourd’hui, comme en témoigne l’action du roi Mohammed VI, dont le Conseiller personnel, est André Azoulay, Président de la Fondation Euro-Méditerranéenne Anna Lindh, qui apporte un soutien inconditionnel, aux projets éducatifs de Samia Essabaa.

 

Le sage Soufi, Ibn Arabi, nous enseigne que  « Les hommes sont ennemis de ce qu’ils ignorent ».

 

L’ignorance, voilà bien le terreau de l’intolérance !

 

Et c’est un grand docteur de la foi catholique, Saint Augustin, évêque de Partenia, en terre algérienne qui offre à notre méditation, cette pensée complémentaire : « Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page ».

 

On ne devient soi-même pleinement humain, qu’en allant à la rencontre de l’Autre !

 

C’est donc dans un voyage initiatique que Samia Essabba veut entrainer ses étudiants, pour les emmener, jusqu’au ravin absolu de l’humanité, à Auschwitz.

 

À l’heure où, les voix des témoins directs de la Shoah, s’éloignent, comment en effet ouvrir plus fortement, les intelligences et les cœurs, aux périls  du racisme et de l’antisémitisme, qui menacent encore nos sociétés ?

 

« Ce sera un voyage très dur » s’inquiète Samia Essabaa, mais nous dit-elle encore, « pour combattre ces terribles préjugés, je ne crois pas à la douceur ».

 

Et il en fallait une belle énergie  à Samia Essabaa, pour oser emmener ses jeunes des cités, se confronter avec  le lieu qui cristallise, la souffrance du Peuple juif !

 

L’affectueux lien qui la relie à ses étudiants, la confiance que placent en eux, les parents de ses élèves, l’amitié de ses collègues,  l’appréciation favorable de sa hiérarchie, pour cette brillante enseignante, seront les atouts de son succès.

 

Sans doute, est-ce que l’exigeant chemin, emprunté par Samia Essabaa, constitue une voie particulièrement exemplaire, de réussite de la transmission de la Mémoire.

 

Son action est singulièrement remarquable, par le fait qu’elle s’applique à l’éducation d’élèves, immergés dans des familles et des communautés de quartier, qui sont entretenus dans des préjugés d’indifférence et même parfois d’hostilité, sans cesse réarmée, par une propagande, vouée à la destruction d’Israël.

 

Femme de Paix, sincèrement attachée aux valeurs des Droits de l’Homme et passionnément éprise de sa citoyenneté, au sein de la République française, Samia Essabaa  témoigne de cette extraordinaire expérience dans son livre« Le voyage des lycéens » publié en 2009 aux éditions Stock.

 

J’aime l’enthousiasme communicatif que dégage Samia –, que j’ai personnellement accueillie, devant la Commission des Femmes du CRIF, dont notre Président national Richard Prasquier, m’a fait l’honneur et l’amitié, de me confier la présidence.

 

Pour ses étudiants, Samia Essabaa, veut le meilleur.

 

Surmontant barrières psychologiques et sociales, comme difficultés matérielles et financières, Samia rassemble un formidable concours de bonnes volontés, autour de ses projets, qui auront aussitôt le soutien de femmes de premier plan, telles que Simone Veil que j’ai déjà nommée ou encore Elisabeth Guigou, ancienne ministre de la Justice.

 

Selon le mot du Président  Felix Loeb, qui l’accueille avec ses élèves à la Synagogue de la Victoire, « apprendre l’histoire dans les livres, ne suffit pas » : la rencontre avec Lucie Aubrac, et celles avec Jeannette Wolgust –, enfant cachée du réseau Abadie, à Nice- et avec Yvette Levy, constituent d’inoubliables moments d’accès direct à la connaissance, en même temps que de formidables marques sociales, de reconnaissance, pour ces jeunes de cité.

 

Ils seront reçus, par le directeur de l’Institut de théologie de la Grande Mosquée de Paris, Djelloul Seddiki.

 

Une participation à la cérémonie du souvenir de la Déportation, sera également l’occasion, pour ces jeunes de côtoyer Simone Veil, et le Président de la République Jacques Chirac : on imagine la très grande fierté de ces adolescents et leurs parents !

 

Jamais, sans doute des adolescents ou jeunes adultes n’auront été mieux préparés à l’épreuve du voyage qui les confrontera à Auschwitz-Birkenau.

 

Nous tous, qui sommes attachés à la Mémoire de la Shoah,  savons combien il est important que de hautes  personnalités manifestent le respect, qu’ils vouent aux âmes, qui ont été précipitées en ces lieux.

 

La qualité des témoignages, qu’en ont rapportés les élèves de Samia Essabba à leur retour de leur long voyage en Pologne, révèle l’intensité de leur prise de conscience : devant les collégiens de René Cassin, comme devant leurs parents, nombreux jeunes du Lycée Théodore Monod, étaient devenus des Passeurs de Mémoire.

 

La reconnaissance de la souffrance du peuple juif, de ses martyrs, renouvelle leur vision des vivants.

 

À d’autres que Samia Essabaa, ce résultat suffirait.

 

Ne se contentant pas des acquis de la veille, comme nous l’enseigne le chemin de lumière d’ Hanoucca, Samia veut plus.

 

« Ce voyage vers l’acceptation de l’autre, et le vivre ensemble, que j’ai entrepris depuis l’année dernière avec mes classes, est aussi un voyage, vers la définition de leur citoyenneté. L’un ne va pas sans l’autre », nous dit Samia.

 

À la dimension mémorielle de la connaissance de la Shoah,

 

À la dimension fraternelle, qui vient de naître de la rencontre avec des étudiants juifs.

 

C’est une dimension citoyenne, que Samia souhaite développer chez ses élèves.

 

Renforçant les échanges entre ses lycéens, avec ceux du Lycée Juif de Pavillons-sous-Bois -avec le soutien de sa Directrice Rachel Cohen-, c’est au Maroc que Samia trouve à l’année 2006, une source nouvelle d’inspiration.

 

Quel modèle plus beau offrir à ses élèves que celui du Lycée Maïmonide de Casablanca, dont les  élèves juifs ou musulmans rivalisent d’excellence, dans un amour partagé pour leur patrie commune, le Maroc ?

 

Jetant un pont par-dessus la Méditerranée, avec le Directeur du Lycée, Shimon Cohen, Samia mobilise le Préfet à l’Égalité des chances, Hervé Masurel, le Consul général Gilles Bienvenu et Jacky Fredj, Directeur du Mémorial de la Shoah, pour permettre un échange scolaire franco-marocain. Ensemble, Marocains et Français, juifs, musulmans, chrétiens ou agnostiques, tous, iront jusqu’à Auschwitz-Birkenau.

 

Cette réjouissante manifestation de la vitalité, que la Fraternité d’Abraham, peut opposer aux forces du Mal, aurait sans aucun doute fait bondir d’allégresse le Pasteur Martin Luther-King, qui affirmait à juste raison que « nous devons apprendre à vivre ensemble, comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble, comme des idiots ».

 

Conjuguant son action pour la Mémoire de la Shoah avec des actions humanitaires, au profit de la cité marocaine de Sidi-El-Mokhtar, Samia, multiplie les occasions de développer le dialogue interculturel et interreligieux.

 

Son expertise reconnue, la fait nommer en 2008, au Comité Veil de réflexion sur le préambule de la Constitution, qu’installe en 2008  le Président de la République.

 

La reconnaissance croissante de Samia, donne à ses élèves d’accéder à de nouveaux projets qui les conduisent, jusqu’aux États unis en 2009, au  Mémorial de l’Holocauste et les entraînera en mars prochain jusqu’à Seville, pour les inviter à réfléchir sur les enseignements historiques, émanant des lieux de mémoire des trois religions monothéistes.

 

Cette inlassable activité déployée avec succès par Samia Essabaa, pour la formation humaniste de ses élèves et leur réussite scolaire, lui vaut d’importantes distinctions honorifiques. Décorée de la médaille de sa ville de Noisy-le-Sec, Samia Essabaa est Chevalier des Palmes académiques et Chevalier de l’Ordre national du Mérite. Elle est proposée à la distinction de Chevalier de la Légion d’Honneur, pour la promotion qui vient.

 

Louis Blum, sous les auspices duquel est placé notre prix, conjoint du CRIF et de la Ville de Grenoble, serait fier que son nom soit associé à celui de Samia Essabaa, qui est la première femme de culture musulmane à accéder à cette distinction, dont les éminents récipiendaires ont rendu de signalés services, à la lutte contre l’antisémitisme, contre le racisme et pour les Droits de l’Homme.

 

Qu’il me soit ici, permis de saluer, son épouse Gaby, à qui je tiens à exprimer mon affectueuse amitié, pour son implication dans la remise de ce Prix, sans oublier vos trois filles, qui sont le trésor de votre amour.

 

L’idéal élevé, qui animait notre cher Louis, nous est plus nécessaire, que jamais, pour conjurer les dangers qui menacent.

 

La belle figure lumineuse de Samia Essabaa, nous remplit de joie, et il me plait de penser, que le Monde serait plus simple, et pour tout dire, plus aimable, si des millions de femmes, tout autour de la Méditerranée, voulaient à son exemple, affirmer leur rejet de l’antisémitisme.

 

Nous apprécions, que Madame Bariza Khiari, Vice-Présidente du Sénat soit, l’une d’elles qui a affirmé, le 5 novembre dernier lors du Dîner de gala du Projet Aladin, donné à l’Hôtel de Lassay de l’Assemblée nationale qu’ »il est devenu urgent, que les musulmans de France, à l’instar des organisations religieuses, mais aussi des Imams de quartiers, s’expriment clairement, pour marquer leur refus de l’Antisémitisme ».

 

Le voyage au Mémorial Yad Vaschem, de 10 imams et 6 responsables d’association musulmanes de France, emmenés par l’Imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, le 13 novembre dernier, nous remplit d’espérance. Ces hommes de bien  se sont inclinés -en présence de notre récipiendaire 2009, Marek Halter - devant les tombes des quatre victimes juives du djiadiste de Toulouse.

 

La promesse du Président de la République, François Hollande, tenue devant Benjamin Netanyahu, le 1er  novembre à Toulouse, pour réaffirmer l’entière détermination de la France, à lutter contre le terrorisme et l’antisémitisme, constitue un fait positif extrêmement précieux .

 

L’annulation d’un projet de meeting d’Abu Sami, un responsable du Front Populaire de Libération de la Palestine, à l’Université du Mirail, à Toulouse, samedi 8 décembre, constitue une juste interdiction prononcée par le Recteur, Chancelier des universités, à l’encontre d’une organisation reconnue terroriste par les Pays de l’Union européenne. Est-il besoin de préciser que  cette réunion belliciste, avait pour slogan « Palestine Vaincra » ? Notre vigilant et actif Président national, Richard Prasquier, est aussitôt intervenu, au plus haut niveau du  Ministère de Tutelle, pour réaffirmer notre conviction, que l’université, ne doit pas avoir vocation, à accueillir ce type de débat extrémiste.

 

Nous rêvons, Chère Samia qu’un jour  vienne où les instances représentatives du culte musulman en France, seront les premières attentives à faire écarter de notre pays, la propagande d’organisations, qui nient le droit d’Israël, à vivre en paix.

 

Je suis témoin, que vous travaillez inlassablement à promouvoir la paix et la concorde intercommunautaire, et j’ai eu plaisir à me joindre aux participants à la soirée du 27 novembre dernier, que vous avez organisée à Romainville, au cinéma Le Trianon, autour du beau film de Nadine Labaki «  Et maintenant on va où ? ».

 

Il m’est agréable de saluer Suzanne Nakache, co-présidente du comié des femmes du Projet Aladin, qui participait à votre soirée et nous fait l’honneur d’assister ce soir, à Grenoble, à la remise de votre Prix Louis Blum. Qu’elle soit ici spécialement remerciée pour sa présence, à laquelle je suis personnellement extrêmement sensible.

 

Tous ensemble, et avec les initiateurs du Projet Aladin, nous avons l’intime conviction, qu’une harmonie durable, dans nos sociétés du XXI° Siècle, ne peut être atteinte, qu’à travers la connaissance et le respect de l’Autre.

 

Oui, Samia, avec Anne-Marie Revcolevschi, nous pensons que: « Le principal fléau, auquel nous sommes toujours confrontés, ici, là-bas, c’est l’ignorance, mère de tant de drames : le racisme, l’antisémitisme, la violence, l’oppression. Aussi, est-ce à cette ignorance que, de façons différentes, tous nos projets tentent de répondre ».

 

Tel est bien le sens, chère Samia Essabaa, de votre action constante, toujours soutenue par l’attention bienveillante, que vous portez à autrui.

 

En éduquant le regard de vos élèves, vous rendez notre Monde, plus acceptable.

Car, ainsi que nous l’enseigne Le Talmud : « Nous avons deux yeux : l’un pour discerner, l’autre pour aimer !».