Editorial du président
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Publié le 31 Décembre 2012

Éditorial du 31 décembre 2012

Par Richard Prasquier, président du CRIF

 

Je n’ajouterai pas en ce 31 janvier à la litanie des bilans, hits parades et voeux qui parcourent les journaux et sites Internet. Les balises du passé récent aident à prévoir des lignes de force du futur proche, mais l’histoire n’est pas un déterminisme sec ; si une chose est certaine pour 2013, c’est que l’année nous réservera des surprises. La tonalité globale est certes celle de l’inquiétude. Elle vaut mieux que l’illusion, mais ne doit pas conduire à la résignation et ne doit pas s’alimenter d’elle-même dans une spirale autodestructrice. 

Richard Prasquier

Il s’agit plus simplement de rappeler que la recherche de la vérité, quel qu’en soit le prix, est le devoir essentiel de ceux qui s’occupent de l’information

Dans la convention Nationale du CRIF du 13 janvier à Paris, à laquelle nous vous convions, nous traiterons des menaces antisémites, dont l’aggravation fut  indéniable cette année. Nous espérons en proposer des pistes et des projets; l’état des lieux ne suffit pas, et il ne faut pas que les conclusions restent des incantations, tant la tâche des pouvoirs publics est terriblement difficile.

 

Aujourd’hui, avant de festoyer, en n’oubliant pas ceux autour de vous que l’année a frappés, gardez une pensée pour les familles des victimes des attentats de Toulouse : les familles Monsonigo et Sandler, bien sûr, dont la dignité et la force morale nous ont tous bouleversés, mais aussi aux familles des victimes non-juives du monstrueux assassin : leur douleur est la nôtre, et notre combat est commun.

 

Pensez aussi aux parents de Lee Zeitouni, qui espèrent que, depuis la transmission toute récente du dossier de la police israélienne à la justice française, celle-ci ne se hâtera pas trop lentement et que les meurtriers auront enfin à faire face à leurs responsabilités.

 

Et pensez également que l’affaire Al Dura, qu’on veut enterrer depuis plus de 12 ans, et dans laquelle nous soutenons, au risque assumé d’être politiquement incorrects, le questionnement que pose en France Philippe Karsenty, repassera  dans une quinzaine de jours devant la Cour d’appel de Paris. Il ne s’agit pas ici de soutenir un tel contre un tel, les extrémistes contre les progressistes, les oppresseurs contre les opprimés, les mauvais contre les bons, ceux qui sont dans le sens de l’histoire et ceux qui n’y sont pas, les Israéliens contre les Palestiniens.

 

Il s’agit plus simplement de rappeler que la recherche de la vérité, quel qu’en soit le prix, est le devoir essentiel de ceux qui s’occupent de l’information et que ce devoir ici n’a pas été respecté.

 

Cette affaire a été le prétexte à l’épouvantable accusation qui parcourt les banlieues et qui fabrique les émules de Mohamed Merah : les Israéliens (comprendre « les Juifs ») sont des tueurs d’enfants. Nous ne pouvons pas accepter le retour de l'accusation de crime rituel.

 

Bonne année 2013.

 

Richard Prasquier