Tribune
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Publié le 12 Mars 2013

Rares moments de justice avec deux revirements des Nations unies : condamnation de la Turquie et honte au Soudan

 

Traduit par Hélène Keller-Lind pour UN Watch

 

Un poste humanitaire de l'ONU retiré au Soudan

 

Suite à une campagne de pressions menée par UN Watch avec la star de cinéma Mia Farrow, les démocraties occidentales se sont finalement prononcées contre le rôle croissant du Soudan, dont le dirigeant Omar Al-Bashir est recherché par la Cour Pénale Internationale pour crime de génocide, au sein du Conseil économique et social de l'ONU, un organisme de premier plan en matière de droits de l'homme. Le résultat a été que la nomination du Soudan à la présidence du département des affaires humanitaires de l'ECOSOC a été écartée. Ce qui a été le premier revers pour le Soudan depuis de nombreux mois : en novembre, il avait été élu membre du Conseil économique et social avec l'appui de dix États de l'UE, au moins, en janvier, il avait été nommé vice-président.

 

Des dirigeants du monde entier condamnent le Turc Erdogan pour son fanatisme

 

Après qu'UN Watch a été le premier à dénoncer et condamner le discours du Premier ministre turc Erdogan qualifiant le sionisme de « crime contre l'humanité », discours qu'il a prononcé lors du sommet « Alliance des civilisations » de l'ONU, soi-disant dédié à la tolérance, des dirigeants du monde entier ont condamné haut et fort son fanatisme.

 

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou 
« Il s'agit d'une déclaration malhonnête et sinistre, d'un type que nous avions cru disparu de ce monde ».

 

La Maison Blanche « Nous rejetons cette définition du Premier ministre Erdogan faisant du sionisme un crime contre l'humanité, qui est insultant et faux... Nous encourageons les gens de toutes les religions, les cultures et les idées à dénoncer les actes haineux et à surmonter les différences de notre époque ». 

 

Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon : Le commentaire de M. Erdogan n'est « pas seulement faux, mais en contradiction avec les principes mêmes sur lesquels l'Alliance des Civilisations se base ... Le Secrétaire général pense qu'il est fâcheux que ces commentaires blessants et semant la discorde aient été prononcés lors d'une réunion se tenant sur le thème du leadership responsable ».

 

Le Secrétaire d’État des États-Unis, John Kerry « Non seulement sommes-nous en désaccord, mais nous avons trouvé [ cette déclaration ] choquante ». 

 

Un haut responsable du département d’État américain 
« Qualifier le sionisme de crime contre l'humanité, franchement, cela a été particulièrement choquant... » Ce schéma de condamnations turques d'Israël a un « effet corrosif » sur les relations américano-turques. 

 

Le ministre des Affaires étrangères d'Allemagne 

 

Les propos de M. Erdogan sont «blessants et inacceptables ». 

 

Le ministre canadien des Affaires étrangères John Baird 

 

« Nous le déplorons ».

 

UN Watch continue à appeler le Premier ministre Erdogan à présenter des excuses. Les dirigeants européens, y compris la Haute représentante de l'Union européenne, Catherine Ashton, doivent s'exprimer également. De nombreux représentants de l'UE ont assisté à l'allocution de Vienne, mais n'ont pourtant rien dit.

 

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Le Conseil des droits de l'homme honore Hugo Chavez

 

Conseil des relations étrangères

 

« L'hommage rendu à Hugo Chavez a tout simplement été une parodie de ce que sont les buts de ce Conseil. Dans un rapport sur cet événement, UN Watch qualifie l'hommage à Chavez « d'excessif, inhabituel et irrespectueux par rapport aux conclusions de ses propres experts qui ont constaté des violations flagrantes et systématiques des droits de l'homme commises par le gouvernement de Caracas et par rapport aux témoignages de victimes vénézuéliennes que UN Watch avait présentées au Conseil. Il est sans doute impossible d'empêcher l'ambassadeur cubain d'honorer Chavez, mais dans le cas présent, c'est l'institution qui l'a honoré, ce qui la range, comme l'a déclaré UN Watch, du côté des coupables plutôt que des victimes de violations des droits de l'homme ». 

 

Blog du Conseil des Relations étrangères de Elliott Abrams, ancien Conseiller adjoint à la Sécurité nationale des États-Unis pour une Stratégie globale pour la Démocratie, 7 mars 2013.

 

Traduit par Hélène Keller-Lind, Desinfos