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Publié le 21 Mai 2013

L'Iran doit présider la Conférence sur le désarmement

 

Rapport exclusif de UN Watch

                                               

Genève, le 13 mai 2013 - L'Iran présidera la plus importante instance de négociation des Nations unies sur le désarmement pendant la session de mai qui s'est ouverte le 13 mai, ce qui a incité un groupe de surveillance indépendant à lancer des appels aux États-Unis, à l'Union européenne et au chef de l'ONU, Ban Ki-moon, ainsi qu'à leur adresser des protestations. Cliquez ici pour accéder au site de l'ONU

 

« C'est comme si on mettait Jack l’Éventreur en charge d'un refuge pour femmes », a déclaré Hillel Neuer, Directeur exécutif de UN Watch. L'ONG basée à Genève a annoncé qu'elle allait organiser des manifestations pour protester devant le hall des Nations unies, auxquelles des dissidents iraniens participeront.

 

« L'Iran est un État hors la loi sur le plan international qui fournit illégalement des roquettes à la Syrie, au Hezbollah et au Hamas, et qui est complice de massacres et de terrorisme. Mettre ce régime voyou à la tête de l'organisme de contrôle mondial des armes est tout simplement un scandale. Ceux qui violent les normes internationales ne devraient pas être le visage public de l'ONU ».

 

Des fonctionnaires de l'ONU disent que le fait que ce poste soit attribué à l'Iran n'est dû qu'à une rotation automatique. 

 

Mais UN Watch rejette toute tentative faite pour minimiser l'importance de ce qu'il décrit comme « un conflit d'intérêts fondamental » et « un fait qui sera exploité à coup sûr par la propagande iranienne pour légitimer le régime inhumain des mollahs ».

 

UN Watch en appelle à l'Ambassadrice Susan Rice, au Haut Commissaire de l'Union européenne, Catherine Ashton, et au chef de l'ONU, Ban Ki-moon, pour déclarer clairement que lorsque les Nations unies imposent quatre séries de sanctions contre l'Iran pour des activités nucléaires illicites, le condamnent parce qu'il arme illégalement le régime syrien sanguinaire et dénoncent les violations massives des droits de l'homme de Téhéran, « ce genre de nomination va purement et simplement à l'encontre du bon sens et nuit à la crédibilité de l'ONU », déclare Hillel Neuer.

 

Il ajoute que « tout État membre qui fait l'objet de sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU pour sa prolifération nucléaire et qui a été reconnu coupable de violations massives des droits de l'homme devrait être inéligible pour tout poste de dirigeant dans un organe de l'ONU. Les États-Unis et le Canada ont affirmé ce principe par le passé, et devraient le faire à nouveau ».

 

« Nous exhortons les dirigeants du monde à déclarer qu'il est tout simplement inacceptable de permettre à l'Iran de présider un organe de désarmement de l'ONU compte tenu des activités illicites de ce régime fondamentaliste qui vont entièrement dans le sens inverse ».

 

« Les États-Unis, l'Europe et les autres pays devraient inciter l'Iran à passer la présidence de la Conférence à un pays crédible qui fera avancer l'agenda du désarmement au sein des Nations Unies ».

 

La Conférence du désarmement soumet son rapport à l'Assemblée générale de l'ONU et est présentée par l'ONU comme « la seule instance multilatérale de concertation sur le désarmement de la communauté internationale ».

Le président de la Conférence contribue à organiser les travaux de celle-ci et aide à établir le programme.

 

La Conférence a été créée en 1979 après une session spéciale de l'Assemblée générale des Nations unies et se compose de 65 pays. Dans le passé, la Conférence et ses prédécesseurs ont négocié des limitations multilatérales majeures d'armements et des accords de désarmement. Au cours des dernières années, elle s'est trouvée paralysée, les États membres étant souvent divisés, même pour se mettre d'accord sur l'ordre du jour.

L'Iran prendra la présidence de la Conférence du désarmement le 27 mai et l'assumera pendant quatre semaines, jusqu'au 23 juin.

 

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