Tribune
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Publié le 11 Décembre 2013

Le Pen, la fausse mue du vrai serpent

Par Michel Onfray, Philosophe

 

La mort de Nelson Mandela met au jour une singulière fracture entre Marine Le Pen et son père, entre le Front national et le Rassemblement Bleu Marine. Elle témoigne qu’il existe de facto une coupure entre le vieux père nostalgique de l’Algérie française et la jeune fille déguisée en général de Gaulle. Ce hiatus factuel nous invite à réfléchir sur ce qu’il faut penser vraiment de Marine Le Pen. Précisons.

Marine Le Pen a en effet salué la mémoire du Prix Nobel de la paix « qui, par patriotisme et par amour de son peuple, avait réussi à sortir son pays de la guerre civile en le préservant des déchirures ». Exercice habituel en pareil cas : on prétend aimer en l’autre ce qu’on imagine être chez soi – ici, une figure de réconciliation nationale qui permet de rassembler le peuple d’une nation éprouvée et déchirée.

 

En Afrique du Sud, par le régime d’apartheid, en France, par le règne sans partage depuis un demi-siècle de « l’UMPS » – pour utiliser le langage de qui nous savons. Convenons que, même en n’aimant pas le libéralisme de droite et le libéralisme de gauche, ce qui est mon cas, il n’inflige pas autant de dégâts aux peuples qu’un régime d’apartheid !... Lire la suite.