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Publié le 22 Mai 2015

Face à la persécution antisémite, la solidarité des petits gestes

« Ils savaient qu’on était juif, mais ils n’ont rien dit»
 

Par Jacques Semelin, publié dans la Croix le 22 mai 2015
A l’été 1942, la persécution des Juifs en France franchit un seuil extrême : des milliers de juifs étrangers sont arrêtés et transférés à Drancy d’où ils partent vers une destination inconnue. L’opinion est alors émue, voire choquée, que des policiers et gendarmes français arrêtent femmes et enfants. Quelques hauts prélats relaient ouvertement cette sourde réprobation à travers des lettres pastorales dont la plus connue est celle de Mgr Saliège à Toulouse (23 août 1942). Cette protestation publique renforce et légitime un élan spontané de solidarité, diffus et dispersé, qui tente de protéger les persécutés. Celles et ceux qui leur viennent en aide pratiquent-ils déjà le care sans le savoir ?
Après l’obligation allemande du port de l’étoile jaune, des inconnus expriment dans la rue des gestes de sympathie et de soutien envers des passants juifs (cf. le journal d’Hélène Berr). Lors de la « rafle du Vél’ d’Hiv », certains tentent d’aider des Juifs en leur offrant une cachette, en les aidant à fuir. C’est une concierge, un policier, un voisin, un passant… Ils prennent l’initiative d’un geste, d’un acte, simple ou audacieux. Ils réagissent dans l’urgence en être humain portant assistance à un autre être humain. Alors, pour une minute décisive, pour quelques heures, cette personne s’interpose en quelque sorte entre le chasseur et le chassé. Dans certaines situations critiques, ce sont des mots brefs : « Ne rentrez pas chez vous », « surtout tournez à droite »,qui, si on a bien voulu les croire, protègent de l’arrestation. Alors ils sauvent une vie, au moins pour cette fois. En d’autres cas, on gardera le silence sur la présence d’un étranger au village. C’est le silence de la non-dénonciation. Combien de fois ai-je entendu dans mon enquête : « Ils savaient qu’on était juif, mais ils n’ont rien dit»… Lire l’intégralité.
Jacques Semelin est l’auteur de « Persécutions et entraides dans la France occupée. Comment 75 % des Juifs ont échappé à la mort », Seuil-Les Arènes, 2013.
Source : http://www.la-croix.com/Articles-du-Forum/Forum-Thematique/Face-a-la-persecution-antisemite-la-solidarite-des-petits-gestes-2015-05-22-1314942
 

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