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Publié le 4 Juin 2018

#Crif #Asso - Entretien avec Philippe Meyer, nouveau Président du B'nai B'rith France

Dimanche 3 juin, Philippe Meyer a été élu président du B'nai B'rith France lors de l'assemblée générale de son organisation qui a eu lieu à Paris en présence de délégués de toute la France. Portrait et projets du nouveau Président.

Propos recueillis par Haïm Musicant

1/ Vous accédez à la présidence du B'nai B'rith France. Quel est votre parcours dans la communauté juive ?

Je suis militant communautaire de longue date, très attaché à  la défense des intérêts de la communauté juive et d’Israël. Elu au Bureau National du B’nai B’rith France il y a trois ans, j’en ai été vice-président jusqu’à l’Assemblée générale du 3 juin.

 Elu administrateur du Consistoire de Paris depuis 2005, dont j’ai été vice-président, j’ai occupé le poste de directeur de la publication du mensuel Information Juive et été membre du bureau exécutif du Consistoire central.

 Je suis également  membre du Conseil d’administration de la Maison d’études juives au féminin, fondée par Joëlle Bernheim. Jusqu’à peu, j’ai été  vice-président de la communauté juive de Neuilly-Ancelle. Par ailleurs, j’ai été longtemps chroniqueur au Jerusalem Post édition française et  pour le  site d’informations israélien Guysen News.

2/ Le B'nai B'rith a ses lettres de noblesse. Fondé en 1843 aux Etats-Unis, il dispose d'un réseau de vrais militants un peu partout dans le monde, et bien sûr en France et siège en tant qu'ONG dans bon nombre d'instances internationales. Mais face aux défis auxquels est confrontée la communauté juive en 2018, quelles sont les priorités que vous allez vous donner ?

Dans le contexte actuel lourd de menaces et d’inquiétudes entourant la communauté juive et la société française, le B’nai B’rith France a plus que jamais un rôle majeur à jouer.

Notre histoire, nos valeurs, nos messages et nos combats résonnent aujourd’hui avec un sens particulier. Pour tenir pleinement ce rôle, le B’nai B’rith France dispose d’atouts majeurs. Mais face aux défis que nous devons relever, nous devons continuer de nous adapter, de nous renforcer et aller plus loin.

Notre engagement dans les combats politiques et sociétaux contre les ennemis de la communauté juive, de la République et d’Israël constituera la priorité du mandat qui commence.

La lutte contre la haine anti-juive, contre l’antisionisme et la délégitimation d’Israël, contre les fanatismes, les extrémismes et les populismes, contre les atteintes aux valeurs de la République, contre la désinformation et pour la laïcité sera au cœur de notre action. En renforçant en même temps nos actions de transmission de la mémoire, de la culture et de solidarité.

Cette mobilisation active et militante devra passer par des messages clairs et forts, une visibilité et une communication renforcées, le partage de ces combats à tous les niveaux de notre organisation, et l’appui sur notre dimension internationale.

Il nous faut rassembler nos membres présents à travers tout le pays autour de projets innovants et fédérateurs, renforcer encore nos liens, et décentraliser nos actions dans les régions. Notre rayonnement passera également par un maillage territorial encore accru, là où cela sera nécessaire, et par le renouvellement de nos effectifs. Le B’nai B’rith a de tous temps constitué une passerelle entre tous les juifs.

 Aujourd’hui plus que jamais, cette ambition a du sens et répond à un besoin profond de rassemblement et d’unité de notre communauté. Notre responsabilité en la matière est immense.

La nouvelle équipe, largement renouvelée, qui a été élue à mes côtés, sera pleinement engagée avec énergie et détermination pour travailler ensemble à la conduite de ces actions, à l’écoute et en coopération étroite avec tous nos membres, dans la fraternité, la cohésion, et l’harmonie.

3/ Vous êtes membre de l'assemblée générale du Crif. Votre prédécesseur Serge Dahan, par ailleurs Président du B'nai B'rith Europe, est membre du bureau exécutif et trésorier du Crif. Un de vos nouveaux vice-présidents Haim Musicant a été directeur général du Crif. Comment envisagez-vous les relations entre le B'nai B'rith France et le Crif ?

Le B’nai B’rith France est historiquement un membre important et actif du Crif. De nombreux membres, à Paris comme dans les régions, occupent des postes à responsabilité au Crif, et inversement. Nous avons bien entendu vocation à continuer de travailler ensemble dans l’amitié, le soutien et le respect mutuel.

Le B’nai B’rith France, fort de ses soixante associations B’nai B’rith présentes à travers le pays et de son réseau de membres engagés et militants, a toujours été solidaire des grandes orientations et des principales actions menées par le Crif . Il a toujours répondu présent pour mener ensemble nos combats communs au service de la communauté juive et de la défense d’Israël.

Cette solidarité de cœur et d’action restera au centre de nos relations de proximité et de confiance, en tenant compte de  notre personnalité et notre sensibilité qui nous permettent d’être ce que nous sommes, de jouer notre rôle et d’apporter notre pierre à l’édifice de la communauté.

Dans la période difficile que nous connaissons, notre responsabilité commune est plus que jamais d’œuvrer dans le rassemblement de nos forces, avec énergie et détermination, pour faire triompher nos combats et nos idéaux. Nous nous y emploierons.