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Publié le 10 Octobre 2018

Antisémitisme - Le Crif présent à la journée de réflexion "Répondre aux crimes de haine antisémites et aux besoins des communautés juives de France en matière de sécurité"

Cet événement avait pour objectif de rassembler les autorités publiques et les responsables de la communauté juive en vue de sensibiliser aux besoins des communautés juives françaises en matière de sécurité, d’explorer les défis et de discuter des opportunités, recommandations et pistes pour le futur.

Ce mercredi, le Crif était présent à une journée de réflexion proposée par l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) et le Bureau des Institutions Démocratiques et des Droits de l’Homme (BIDDH), en coopération avec La Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH). Le thème de cette journée : "Répondre aux crimes de haine antisémites et aux besoins des communautés juives de France en matière de sécurité".

La journée a commencé par une table ronde animée par Cristina Finch, Cheffe du département tolérance et non-discrimination du BIDDH/OSCE. Elle a tour à tour donné la parole à Frédéric Potier, Délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, Eric Morvan, Directeur général de la police nationale, et Robert Ejnes, Directeur exécutif du Crif.

Cristina Finch a débuté son propos en soulignant que l'antisémitisme devait être considéré comme un problème sécuritaire à part entière, et s'est réjouie de voir l'ensemble des acteurs de la lutte contre l'antisémitsime réunis dans une même pièce.

Le délégue interministériel a quant à lui rapporté le travail important de ses équipes et a insisté sur le besoin d'outils concrets dans le combat contre le fléau antisémite. "Pour lutter contre l'antisémitisme, il n'y a pas de baguette magique, il n'y a que des actions de terrains" a t-il notamment déclaré.

Au cours de son intervention, Eric Morvan a d'abord félicité les unités de police, de gendarmerie et les forces de sécurité pour leur travail de protection des communautés juives. Il a souligné l'inquiétante augmentation des actes et menances antisémites sur le seul premier semestre de 2018 (en rapport au même semestre en 2017). 

Il est aussi revenu sur le dispositif pré-plainte mis en place par le Ministère de l'Intérieur et sur son extension récente pour les victimes de faits discriminatoires.

Eric Morvan a également parlé du renforcement des dispositifs dans les services juridiques de la plateforme Pharos.

Robert Ejnes, Directeur exécutif du Crif, a remercié Eric Morvan pour le travail des forces de police et des services de l'Etat pour la protection de la communauté juive de France. Il a souligné que, malgré un arsenal législatif important en France, nous ne parvenons toujours pas à juguler l'antisémitisme. 

Il a rappelé l'inquiétude qui étreint la communauté juive de France, deuxième plus grande communauté juive du monde après les Etats-Unis. Il a fait part aux acteurs présents du sentiment fort d'insécurité de la communauté juive et du sentiment général que l'action était trop faible face au propos politique. 

Robert Ejnes a expliqué que l'antisémitisme s'était renouvelé et portait aujourd'hui trop souvent le masque de l'antisionisme. A cette occasion, il a rappelé les propos du Président Emmanuel Macron à ce sujet.

"La France a une triste expérience de l'antisémitisme, mais elle a aussi une expérience de la lutte contre l'antisémitisme. La France sait se montrer résiliente face à l'antisémitisme" a t-il entre autre déclaré. Il a par exemple rappelé qu'alors que le Capitaine Dreyfus faisait les frais d'un antisémitisme d'Etat, des intellectuels français - dont Emile Zola - s'étaient levé contre l'intolérable. Il a également précisé le rôle majeur des Justes français alors que les infâmes lois de Vichy condamnaient les Juifs en France. 

Enfin, Robert Ejnes a tenu à parler de cette vague d'"antisémitiste du quotidien" qui frappe aux portes de la République depuis bien trop longtemps.

Il a terminé son intervention en insistant sur la nécessité de ne pas se tromper ni de combat ni de cible. "Dans le combat contre l'antisémitisme, le problème n'est pas de convaincre l'Etat, c'est de convaincre l'opinion publique." a t-il conclu.

La journée s'est poursuivie par la présentation du "guide pratique contre l'antisémitisme" et par des échanges et des pannels de réflexions autour des défis de la France face à l'antisémitisme.