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Publié le 13 Mai 2019

France/Mémoire - Une promenade dédiée à la mémoire de Marceline Loridan-Ivens

Anne Hidalgo, Maire de Paris, a rendu hommage ce vendredi 10 mai 2019 à Marceline Loridan-Ivens, née Marceline Rozenberg, résistante, rescapée de la Shoah, réalisatrice engagée et écrivaine décédée à Paris le 18 septembre 2018. Afin d'honorer la mémoire de cette amie de Simone Veil, son nom est attribué à une partie du Parc des Rives de Seine, située entre la place Justin Godart et le 31 quai Voltaire à Paris. Yonathan Arfi, vice-Président du Crif, était présent à cet hommage.

Publié le 10 mai sur le site de la Ville de Paris

Marceline Rozenberg est née le 19 mars 1928 à Epinal, de parents juifs polonais émigrés en France depuis 1919. Installée dans le Vaucluse avec sa famille, c'est là qu’elle entre dans la Résistance, au début de la Seconde Guerre mondiale. Arrêtée par la Gestapo avec son père, elle est déportée le 13 avril 1944 par le convoi 71 à Auschwitz-Birkenau, où elle rencontre et se lie d’une amitié indéfectible avec Simone Veil. Elle sera transférée à Bergen-Belsen, puis Theresienstadt, d’où elle est libérée en mai 1945 par l’armée rouge. 

En 1955, Marceline Loridan-Ivens adhère au Parti Communiste qu'elle quittera un an plus tard.  Elle épouse Francis Loridan, dont elle gardera le nom après leur divorce.
Elle occupe des emplois en dactylographie de manuscrits, en reprographie d’un institut de sondage et est également "porteuse de valises" pour le FLN (Le Front de libération nationale). Elle fréquente les nuits parisiennes de Saint-Germain-des-Prés, où elle rencontre des "déviationnistes" comme le philosophe Henri Lefebvre ou le sociologue Edgar Morin.

En 1961, elle entre dans le monde du cinéma en découvrant, grâce à Edgar Morin, le tournage du film "Chronique d’un été". En 1963, elle rencontre et épouse le documentariste Joris Ivens, avec lequel elle coréalise des films sur la guerre du Vietnam et sur la Chine maoïste. En 2003, elle réalise une fiction sur le retour d'une déportée à Birkenau qui s’inspire de son parcours dans les camps. "La Petite Prairie aux bouleaux" avec Anouk Aimée, Elle donnera des conférences, en veillant à transmettre des valeurs humanistes aux nouvelles générations. et témoignera dans les collèges et les lycées sur la Shoah jusqu’à la fin de sa vie. En 2015, elle reçoit le prix Jean-Jacques Rousseau de l’autobiographie pour son livre "Et tu n’es pas revenu". En 2011, elle sera distinguée Officier de la Légion d’honneur et en 2015, chevalier de l’ordre national du Mérite.

Marceline Loridan-Ivens a passé sa vie à dénoncer l'injustice et la violence. Afin de rendre hommage à cette femme témoin de notre histoire et pour que son combat continue d'être porté, une promenade située sur le Parc des Rives de Seine portera dorénavant son nom.