Lu dans la presse
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Publié le 23 Janvier 2020

75 ans - Macron affirme qu’il y a un "besoin de procès" dans l’affaire Sarah Halimi

Devant la communauté française d’Israël, le président a souhaité «que l’on comprenne ce qui s’est passé», alors que la cour d’appel a prononcé l’irresponsabilité pénale de meurtrier présumé.

Publié le 23 janvier dans Le Figaro

C’est la deuxième fois qu’il intervient personnellement dans cette affaire. Plus de deux ans après avoir réclamé que le caractère antisémite soit retenu dans l’assassinat de Sarah Halimi, Emmanuel Macron est monté à nouveau monté au créneau ce jeudi. Devant la communauté française d’Israël, réunie au centre de conférences de Jérusalem, le chef de l’État s’est d’abord posé comme «le garant de l’indépendance de la justice» et «des principes cardinaux de notre code pénal». «De là où je vous parle, je ne peux vous parler avec le cœur. (…) Je dois respecter ces principes de la République. Le président de la République n’a pas à commenter une décision de justice ni à prétendre la remettre en cause», a-t-il poursuivi. Malgré ces précautions d’usage, Emmanuel Macron n’a pas manqué, dans la foulée, de regretter la décision rendue par la cour d’appel de Paris, qui a prononcé l’irresponsabilité pénale de Kobili Traoré, sans même le juger.

«L’antisémitisme est l’affaire de la République»

«J’ai reçu tant de lettres, entendu tant d’émoi, vu tant de rage, de colère, à l’idée que, au fond, la justice ne soit jamais faite et ne puisse passer…», a énuméré le chef de l’État. Il a ensuite rappelé «qu’un pourvoi en cassation a été formé, et constitue une voie possible, par le droit», et «que la justice française a reconnu le caractère antisémite de ce crime». «Et ce caractère antisémite, personne ne peut le remettre en cause», a-t-il martelé. Puis il a souligné que «la justice doit avoir un lieu». «Et je sais la demande de procès qui doit se tenir», a-t-il poursuivi, regrettant que «des rapports d’experts» aient conclu à une supposée abolition du discernement de l’accusé. Lequel était sous l’emprise de cannabis au moment où il a roué de coups sa voisine de confession juive, aux cris de «Allah Akbar», avant de la défenestrer dans la cour de leur immeuble.

S’il a reconnu que «la question de la responsabilité pénale est l’affaire des juges», Emmanuel Macron a affirmé que «la question de l’antisémitisme est celle de la République». «Et, ce que nous apprend ce qui vient de se passer, c’est que, même si, à la fin, le juge devait décider que la responsabilité pénale n’est pas là, le besoin de procès, lui, est là», a-t-il exhorté, relevant un «besoin que toutes les voix s’expriment (et) se disent» afin «que l’on comprenne ce qui s’est passé». «Pour que, ce que tout un procès comporte, de réparation, par ce qu’il est lui-même, puisse se tenir. Nous en avons besoin dans la République», a-t-il conclu. Sous les applaudissements des quelque 500 personnes présentes.

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