Lu dans la presse
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Publié le 12 Janvier 2021

L'article de presse que vous avez le plus lu cette semaine

Deux restaurants casher de Strasbourg ont porté plainte contre un livreur Deliveroo antisémite ayant décrété jeudi qu'il ne se déplaçait « pas pour les juifs ». Le Consistoire israélite du Bas-Rhin et le Crif Alsace se portent aussi partie civile.

Cet article avait été publié dans le newsletter du 12 janvier 2021. Il est l'article de presse que vous avez le plus lu cette semaine. 

France - Antisémitisme : les plaintes s'accumulent, Deliveroo réagit

Publié le 12 janvier dans Dernières Nouvelles d'Alsace

Un ou deux livreurs de Deliveroo ont refusé le même soir, dans deux restaurants casher strasbourgeois, de prendre une course au motif que les clients étaient juifs ou qu'ils avaient commandé des plats israéliens. Des plaintes ont été déposées ce week-end par Me Raphaël Nisand, au nom des restaurateurs, mais aussi du BNVCA (bureau national de vigilance contre l'antisémitisme). Le Consistoire israélite du Bas-Rhin et le Crif Alsace se sont également portés partie civile.

Le Consistoire israélite du Bas-Rhin, par la voix de son président Maurice Dahan, «considère qu'il est intolérable que des livreurs travaillant pour la société Deliveroo osent pratiquer ouvertement une discrimination antisémite».

Le Crif Alsace a signalé les faits au bureau du procureur, indique son délégué régional, Pierre Haas. Il a également alerté la direction de la plateforme de livraison de repas dimanche soir : « Bien entendu, le Crif Alsace s'est constitué partie civile. De tels agissements sont intolérables. Après le "quartier interdit aux juifs" tagué cité Spach, c'est un refus de "servir les juifs" ! Cette banalisation de l'antisémitisme ouvre la porte à celle de toutes les haines. Il faut l'empêcher rapidement. » Francis Kalifat, président du Crif, s'est par ailleurs entretenu ce lundi avec Melvina Sarfati El Grably, directrice générale de Deliveroo France. Elle lui a confirmé que «les coursiers ont été identifiés » et qu'«une enquête est diligentée par l'entreprise pour confirmer les faits. S'ils sont avérés, ces actes auraient des conséquences immédiates, tant économiques que judiciaires». Lors de cet entretien, la directrice «a rappelé que les livreurs sont des indépendants régis par des contrats de prestation de service».

La plateforme de livraison de repas devrait mettre fin au contrat du livreur

«Nous prenons cet incident très au sérieux et avons immédiatement décidé de mener notre propre enquête interne, pour tirer au clair ces circonstances », avait indiqué Melvina Sarfati El Grably dans un communiqué plus tôt dans la journée. « Si les faits tels qu'ils sont rapportés sont avérés, nous agirons et mettrons définitivement fin au contrat du livreur responsable », ajoutant que les dirigeants de Deliveroo n'ont « aucune tolérance pour les propos ou agissements antisémites, qui constituent un délit pénal».

Au niveau de la procureur de la République, il est indiqué lundi qu'une enquête en flagrant délit a été confiée à la direction départementale de la sécurité publique du chef de discrimination en raison de l'origine dans le cadre de la fourniture d'un service.

Le conseiller d'Alsace Eric Elkouby a de son côté écrit à la direction de Deliveroo France, mais aussi au garde des Sceaux, Éric Dupont-Moretti, «afin qu'il [lui] indique les suites que la France compte donner, pénalement, aux différents actes antisémites qui égrainent malheureusement l'actualité sur tout le territoire». L'élu strasbourgeois rappelle que «l'an passé, les faits antisémites, à travers le pays, ont augmenté de 27 %, après le bond de 74 % enregistré en 2018 par rapport à 2017».