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Publié le 4 juin dans Le Parisien
Avec le recul, elle juge ses propos « absurdes ». Christine Angot a présenté ses excuses ce mardi dans un communiqué après la polémique provoquée par ses déclarations samedi dans l’émission de France 2 « On n’est pas couché » sur les personnes réduites en esclavage lors de la traite négrière.
« Je suis bien consciente que de nombreux esclaves ont été tués et que le propriétaire exerçait sur eux un droit de vie et de mort, détaille-t-elle dans son communiqué. Indifférencier les souffrances infligées par ces crimes me paraît dangereux. L’indifférenciation pouvant conduire à l’indifférence. Je n’ai pas su trouver les mots. Je le regrette. Mon travail est de me faire comprendre. Je m’excuse d’y avoir échoué. Il me tenait à cœur d’éloigner la concurrence victimaire dont certains jouent. »
Sur le plateau dutalk-show de France 2, l’autrice avait tenté une comparaison hasardeuse entre la Shoah et l’esclavage. « L’idée, c’était qu’ils [les esclaves] soient en pleine forme, en bonne santé pour pouvoir les vendre et pour qu’ils soient commercialisables. Donc non, ce n’est pas vrai que les traumatismes sont les mêmes, que les souffrances infligées aux peuples sont les mêmes », avait-elle asséné.
Ces propos avaient causé une vive polémique. Ils avaient été dénoncés par des internautes et des historiens spécialistes de la traite négrière.
Dans un tweet publié lundi, le présentateur de l’émission de France 2 Laurent Ruquier avait défendu sa chroniqueuse et estimé qu’il s’agissait d’une « polémique inutile ».
La Shoah fut une abomination . L’esclavage en Afrique et le commerce des esclaves fût une abomination. Aucun doute.
Ceux qui tentent de nous faire dire ou penser le contraire, à Christine Angot ou à moi cherchent à créer une polémique inutile .— Laurent Ruquier (@ruquierofficiel) 3 juin 2019
un communiquéde "révisionnisme sur France 2". Des mesures fermes et exemplaires doivent être prises afin que cela ne se reproduise plus. »
« Nous prenons acte de ses excuses et restons vigilants quant aux suites qui seront données par le CSA et France Télévisions, explique au Parisien le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), Ghyslain Vedeux, qui avait parlé dansLes propos de Christine Angot avaient été majoritairement dénoncés sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes avaient incité à signaler l’émission au CSA. L’autorité de régulation a depuis reçu plus de 900 saisies.
Ce n’est pas la première fois que l’émission « On n’est pas couché » est ciblée par le CSA. L’autorité de régulation avait reçu plus d’un millier de plaintes après un échange houleux entre Christine Angot et l’ancienne élue écologiste Sandrine Rousseau entre septembre 2017. Une pétition avait alors circulé pour demander le départ de l’émission de la chroniqueuse.
Un vœu bientôt exaucé. Laurent Ruquier a indiqué sur Twitter que la chroniqueuse ne ferait plus partie de l’émission à la rentrée prochaine.