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Communiqué du Congrès Juif Européen - 17 décembre 2020
Le président du Congrès Juif Européen (CJE), Dr Moshe Kantor, a dénoncé l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne permettant aux États membres d’exiger l’étourdissement avant l’abattage religieux des animaux, comme une attaque aux droits fondamentaux de la pratique religieuse juive.
La Cour répondait à une question préjudicielle suite à une décision des régions de Flandre et de Wallonie en Belgique (et, par extension, d’autres autorités européennes) visant à retirer l’exception de l’abattage religieux prévue par la législation européenne.
« Cette décision compromet gravement le droit de pratiquer notre foi et nos coutumes, pourtant longtemps assuré par le droit européen » a déclaré Dr Kantor.
« Ce jugement est un coup dur porté à la vie juive en Europe et, en substance, laisse entendre aux Juifs que nos pratiques ne sont plus les bienvenues. Dire à la communauté juive que ses pratiques ne sont plus admises sous-entend que la communauté n’a plus sa place en Europe ».
« Nous continuerons à nous battre contre cette décision dramatique », a ajouté le président du CJE. « Les communautés juives d’Europe n’auront de cesse d’affirmer et de protéger leurs droits fondamentaux avec tous les outils dont elles disposent en vertu du droit européen ».
« Gérard Hogan, Avocat Général auprès de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a précédemment déclaré dans son avis à la CJUE que cet arrêt relevait davantage d’une opposition aux droits des minorités religieuses plutôt qu’une décision voulant rendre justice » a conclu Moshe Kantor.
En effet, dans un avis officiel rendu à la Cour en septembre dernier, Gérard Hogan avait appelé à « respecter les croyances religieuses musulmane et juive et permettre l’abattage religieux des animaux de cette manière ».
Yohan Benizri, président du Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique (CCOJB), vice-président du Congrès Juif Européen, a également dénoncé cet arrêt : « La décision de la CJUE d’ignorer la recommandation de l’Avocat Général dans ce cas et d’autoriser ainsi l’interdiction de l’abattage religieux est non seulement décevante, mais aussi anti-démocratique ».
« Aucune démocratie ne peut exister lorsque ses citoyens sont privés des droits humains et civils fondamentaux. Nous avons l’intention d’user de tous les recours légaux à notre disposition pour réparer cette injustice » précise t-il.