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Publié le 6 octobre dans Le Monde
Le polémiste d’extrême droite Alain Soral – de son vrai nom Alain Bonnet – a été condamné, mardi 6 octobre, à 5 400 euros d’amende pour avoir imputé aux juifs l’attentat du 11 septembre 2001 à New York, mais il a, en revanche, été relaxé dans un second dossier.
Il a été condamné pour un commentaire du 11 septembre 2019 sur le réseau social russe V-Kontakte qui affirmait notamment « tout est juif dans le 11 septembre » et renvoyait vers un article sur le site Egalité et réconciliation.
Cet article conspirationniste, publié initialement en 2018 sur ce site dont il est directeur de publication, cite notamment, pour appuyer son propos, le Mossad et Larry Silverstein, promoteur américain qui avait investi dans le World Trade Center.
Soral a été condamné pour diffamation à raison de la religion à quatre-vingt-dix jours-amende à 60 euros, une amende pouvant se transformer en détention en cas de non-paiement. Le tribunal a motivé cette peine en citant son casier judiciaire qui comporte 19 mentions entre 2008 et 2019, dont des condamnations pour provocation à la haine, diffamation et injure à raison de la religion ainsi que contestation de crime contre l’humanité.
Soral a migré sur les réseaux sociaux russes après avoir été exclu de différents réseaux sociaux comme Twitter et Instagram. Pour des propos tenus dix jours plus tard sur le même réseau social, le tribunal a cependant relaxé l’essayiste, qui était poursuivi pour provocation à la haine raciale.
Le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT avait signalé un commentaire contenant, lui aussi, un lien vers un article. Alain Soral écrivait notamment : « Plus les juifs nous écrasent, plus ils exigent qu’on les ignore. » Le tribunal a estimé que cette formulation n’appelait « que de manière trop indirecte » à la haine et la violence pour pouvoir être qualifiée « d’exhortation », une nuance liée à une jurisprudence récente de la Cour de cassation.
Fin septembre, Alain Soral a été condamné par la cour d’appel de Paris à payer 134 400 euros à la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) pour avoir remis en vente un ouvrage de Léon Bloy, écrivain français du début du XXe siècle jugé antisémite, en dépit d’une décision de justice.