Lu dans la presse
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Publié le 11 Janvier 2021

France - Strasbourg : un livreur antisémite refuse la course, des plaintes déposées

Par deux fois dans deux restaurants casher strasbourgeois jeudi, un ou deux livreurs ont refusé de prendre une course au motif qu’ils ne livraient « pas pour les juifs ». Les restaurateurs ont porté plainte de même que le bureau national de vigilance contre l’antisémitisme.

 

Communiqué du Crif - 11 janvier 2021

Suite aux informations publiées par les réseaux sociaux et les journaux locaux l'Alsace et l'Est républicain concernant le comportement prétendument antisémite d'un livreur partenaire Deliveroo, le président du Crif, Francis Kalifat a souhaité s'entretenir avec la Directrice générale de Deliveroo en France.
 
Au cours de la conversation vidéo, Melvina Sarfati El Grably a affirmé sa condamnation de toute action discriminatoire commise par un prestataire de Deliveroo.
 
Pour les cas évoqués par la presse et les réseaux sociaux, les coursiers ont été identifiés et une enquête est diligentée par l'entreprise pour confirmer les faits. S'ils sont avérés, ces actes auraient des conséquences immédiates tant économiques que judiciaires. La Directrice de Deliveroo a rappelé que les livreurs sont des indépendants régis par des contrats de prestation de service.
 
Au cours de la conversation, Madame Sarfati El Grably et Francis Kalifat ont évoqué les problématiques opérationnelles, mais aussi judiciaires et sociétales soulevées par cet incident présumé.
 
Madame Sarfati El Grably reprendra contact avec le Crif à l'issue de l'enquête interne.
 
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Publié le 10 janvier dans Dernières Nouvelles d'Alsace

Jeudi 7 janvier, un livreur siglé Deliveroo s’est présenté dans un restaurant casher de Strasbourg. « Il a demandé quelle est la spécialité du restaurant. Quand on lui a dit la cuisine israélienne,  il a répondu : « Je ne sers pas les juifs » et il a tendu son portable en disant : « Voilà c’est annulé », raconte Me Raphaël Nisand. La même scène s’est déroulée quelques instants plus tard dans un autre restaurant casher, sans que l’on puisse savoir pour l’instant s’il s’agit du même livreur.

Suite aux faits, les deux restaurateurs ont porté plainte vendredi matin et prévenu le consistoire israélite. Shabbat passé, une nouvelle plainte a été posée dimanche par Me Nisand, au nom du bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), pour discrimination dans l’offre d’un bien ou d’un service en raison de l’ethnie, la race ou la religion contre Deliveroo et le ou les livreurs. « C’est maintenant à la diligence des autorités de police et du procureur », note Me Nisand. Une enquête a été ouverte.

Tout cela atterre l’avocat : « Le seul moyen de subsister pour les restaurants actuellement, c’est le click and collect et donc il faut passer par les livreurs. Et c’est inquiétant de savoir que des livreurs ont ce type de réactions pour les restaurateurs comme pour les clients. Ça rappelle des heures sombres de l’histoire. C’est le marquage et le boycott ! D’autant plus qu’ici, on passe d’Israël aux juifs », de l’antisionisme à l’antisémitisme.

« Ce n’est pas nouveau », soupire un livreur Deliveroo contacté hier soir avant sa tournée. Il évoque une histoire entre un restaurateur et un livreur l’an dernier. « Mais c’en était resté là. » Par contre, croit savoir ce livreur, « les restaurateurs ne peuvent porter plainte que contre le ou les livreurs ; Deliveroo n’est pas responsable car n’est pas employeur ». Le BNVCA n’en exige pas moins « que les dirigeants de Deliveroo publient une charte destinée à leur personnel, interdisant le boycott et la discrimination ».