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Publié le 5 janvier dans Le Figaro
Dix-sept morts et le prélude d’une série d’attaques djihadistes sans précédent sur le sol français: cinq ans après, les attentats de janvier 2015 restent dans toutes les mémoires. Pour commémorer ces événements, Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur et Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès de ce dernier, se déplaceront mardi sur trois des quatre sites touchés par les attentats en compagnie de Nicole Belloubet, la garde des Sceaux, d’Anne Hidalgo, maire de Paris, de membres de la communauté juive, de victimes et de familles de victimes.
Dans un numéro anniversaire à paraître mardi, Charlie Hebdo s’en prend aux «nouveaux gourous de la pensée formatée». «Hier, on disait merde à Dieu, à l’armée, à l’Église, à l’État. Aujourd’hui, il faut apprendre à dire merde aux associations tyranniques, aux minorités nombrilistes, aux blogueurs et blogueuses qui nous tapent sur les doigts comme des petits maîtres d’école», écrit Riss, le directeur de la rédaction, dans son éditorial.
Cinq ans après l’attentat, un nouveau chapitre, celui de la vérité judiciaire, va s’ouvrir en France. De mai à juillet, quatorze suspects accusés d’avoir fourni un soutien logistique aux frères Kouachi et à Amedy Coulibaly seront jugés à Paris devant une cour d’assises spéciale.
On se souvient que le 7 janvier 2015, le caricaturiste Charb publiait un dernier dessin prémonitoire. «Toujours pas d’attentats en France», constatait-il. Peu après 11 heures ce jour-là, il mourrait sous les balles de Chérif et Saïd Kouachi. Les frères djihadistes auront tué douze personnes au siège parisien de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et dans une rue adjacente: membres de la rédaction, invités, policiers… «On a vengé le prophète Mohammed! On a tué Charlie Hebdo!» crient ensuite les meurtriers dans la rue.
En France et dans le monde, l’émotion est immense. Au nom de la liberté d’expression, un cri de ralliement naît : « Je suis Charlie »
Quarante-huit heures de traque plus tard, ils sont tués par une unité d’élite de la gendarmerie française, dans une imprimerie en région parisienne. Ce même 9 janvier, un complice entre en scène. Lors d’une prise d’otages dans le supermarché Hyper Cacher aux portes de Paris, Amedy Coulibaly cible la communauté juive et tue quatre personnes avant d’être abattu par les forces de l’ordre. La veille, il avait tué une policière municipale à Montrouge, Clarissa Jean-Philippe.
En France et dans le monde, l’émotion est immense. Au nom de la liberté d’expression, un cri de ralliement naît: «Je suis Charlie» . Le 11 janvier, plusieurs millions de personnes descendent dans les rues pour le reprendre. À Paris, une marée humaine se rassemble au centre de la capitale. Le président François Hollande réunit 50 chefs d’État à Paris pour une marche historique.
En février, trois militaires sont agressés au couteau à Nice (sud-est) devant un centre communautaire juif. En avril, un étudiant en informatique soupçonné de préparer une attaque contre une église de Villejuif est arrêté après avoir tué une femme sur un parking. Fin juin, un chauffeur livreur décapite son patron en Isère. Cette série noire se conclut par la plus sanglante attaque de toutes. Dans la soirée du 13 novembre, trois commandos coordonnent des attentats au Stade de France, dans des bars et restaurants de l’Est parisien et dans la salle de spectacle du Bataclan. Bilan: 130 morts. Depuis, les attaques ont continué. Celle de Nice, le 14 juillet 2016, a fait 86 morts. Aujourd’hui, la «menace terroriste demeure élevée», selon les renseignements français.