Barack Obama a-t-il commis une gaffe en appelant la semaine dernière les israéliens à se retirer sur les frontières de 1967, dans le cadre d’un accord de paix qu’ils signeraient un jour avec les Palestinien ?
Dès hier en tout cas, devant le congrès de l’AIPAC, le principal lobby pro-israélien,, à Washington, Barack Obama , sans doute remis sur les rails pas ses conseillers a rectifié le tir en indiquant qu’il était illusoire de revenir au tracé de la ligne d’armistice qui prévalait avant juin 67.
Mais ici en Europe, c’est la première déclaration du président américain qui a retenu l’attention. Pour les responsables politiques européens comme pour les principaux médias, la cause est entendue et constitue un véritable dogme. L’Etat d’Israël s’il veut la paix a l’obligation de se retirer sur les frontières de 1967. Qui n’en sont d’ailleurs pas.
On ne le répétera en effet jamais assez. Ce tracé de 1967, n’est en fait que celui de la ligne d’armistice de 1949 qui, selon les termes même de l’accord de cessez le feu conclu après la guerre d’indépendance, ne saurait en aucun avoir une signification juridique ou politique.
S’agit-il d’une ligne de cessez le feu ou d’une frontière. Derrière cette querelle de mots se profile en réalité le véritable enjeu du défi auquel Israël est confronté.
Car le tracé de 1949 est celui du refus arabe de toute coexistence et de toute reconnaissance. Il n’a jamais été accompagné du moindre accord de paix.
Demander à Israël d’y revenir, revient à considérer de manière totalement absurde que le refus de l’agresseur créée des obligations chez l’agressé. Et que lorsque les arabes disent non. Les juifs doivent dire oui. Cela revient à considérer qu’il n’y a finalement pas de différence entre un accord de paix qui a été signé et un accord qui n’a pas été signé. Cela revient à dire que le blanc vaut le noir et réciproquement.
Mais ces aberrations ont au moins un mérite. Celui d’éclairer, pour ceux qui ne l’aurait pas compris, ce qui se dissimule derrière les négociations que certains voudraient imposer à Israël.
Un prétendu accord de paix qui imposerait un retour aux prétendues frontières de 1967 n’aurait pour but que d’affaiblir Israël face à des ennemis qui souhaitent toujours sa disparition et qui n’ont à ce jour pas fait la démonstration qu’ils sont véritablement disposés à la paix.
(Billet diffusé sur RCJ le 23 mai 2011)
Photo : D.R.