Tribune
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Publié le 25 Février 2009

J’irai encore cracher sur vos tombes !

Regardez les s’agglutiner comme des vautours autour de leur proie ! Ils sont venus d’un peu partout pour fêter leur héraut, rire de bon cœur avec lui et festoyer autour du Sieur Robert Faurisson. Ils ont fait la queue dans la bonne humeur, se délectant d’avance parce qu’ils savent qu’ils en auront sûrement pour leur argent.




Le voici enfin, leur héros des temps modernes, l’implacable et l’auguste M’bala M’bala, dit Dieudonné. Si beau en son miroir, levant les bras au ciel -tel un pitre impitoyable- et commençant par chauffer la salle. Il annonce enfin le clou de son spectacle : le roi, l’empereur des négationnistes : dixit Sieur Faurisson.



L’ovation monte dans la salle, des gens se lèvent. Hourra ! Il est enfin là le « divine vieillard » ! Et d’un coup, d’un seul, un autre homme surgit, affublé d’une tenue rayée -celle des déportés- avec son étoile jaune, bien visible, sur la poitrine. L’homme est venu remettre le plus beau des trophées, celui de l’insolence.



Quelle belle scène que voilà, n'est-il pas ? Que d’impudence ! La claque suprême ! L’excellence dans la perfidie et le voyeurisme ! Faurisson est enfin auréolé de gloire, le maître du négationnisme peut chanter son couplet favori: « je vous l'avais bien dit » et verser une larme au passage, jouant et excellant en martyrologie : la sienne. N’a-t-il pas été -dit-il- victime de « traitements spéciaux » faisant perfidement allusion au « traitement spécial » utilisé par les nazis pour éviter de laisser une trace écrite de l’extermination des déportés juifs? Ne serait-il pas lui le si frêle chantre de la "vérité", comme un « palestinien » en son propre pays ?



La salle exulte alors. C’est le triomphe, les rires et les gloussements fusent, tous et toutes comme des poules qui jacassent. N’est-ce pas cela au fond, le clou du spectacle? Dieudonné M’bala M’bala a réussi à galvaniser cette foule : Ils auront bien ri, n’est-ce pas là l’essentiel ? Ils auront peut-être aussi été charmés par tant de faurissonneries. Dieudonné peut alors embrasser SON Robert...



Par la suite, Dieudonné trouvera sûrement autre chose. Peut-il y avoir plus grande insolence encore que d'inviter Faurisson ? L’évêque intégriste et antisémite, monseigneur Williamsson, peut-être ? L’avenir nous le dira. Mais, tant que les vautours se précipiteront pour voir son spectacle, Dieudonné pourra leur en donner pour leur argent, au centime près...



Marc Knobel