Tribune
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Publié le 1 Décembre 2008

L’axe géopolitique russo-iranien

Les mesures de rétorsion brandies par Moscou pour dissuader les Etats-Unis de déployer des systèmes antimissiles sur des sites polonais et tchèques ont pour mérite d’appeler l’attention sur la prolifération balistique et nucléaire qui menace les pays européens.


Alors que les dirigeants iraniens mettent en scène leurs capacités militaires et conduisent un ambitieux programme nucléaire, la Russie prétend interdire aux Européens la protection d’un bouclier spatial. Membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, ce même pays est concerné au premier chef par la prolifération des armes de destruction massive et elle veut jouer les intermédiaires entre Iraniens et Occidentaux, estime Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur à l’Institut Français de Géopolitique (Paris VIII), sur le site Internet de Fenêtre sur l’Europe (1er décembre 2008). Les plus optimistes veulent croire que Moscou ne saurait accepter la perspective d’un Iran doté de l’arme nucléaire ; les atermoiements russes relèveraient d’un simple marchandage visant à renforcer ses positions internationales. Pourtant, le possible accès de Téhéran à l’arme nucléaire n’est pas la préoccupation première des dirigeants russes, engagés dans une étroite coopération multidimensionnelle avec leurs homologues iraniens. La perspective d’un axe géopolitique russo-iranien n’est pas une chimère et sa réalisation ouvrirait des marges de manœuvre accrues à l’Iran.
Selon Jean-Sylvestre Mongrenier, la faible contribution de la Russie au jeu multilatéral des incitations positives et négatives, pour amener Téhéran à suspendre l’enrichissement d’uranium, pose question.
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