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Le Premier ministre israélien craint une guerre civile
« Jamais Ariel Sharon n’était apparu aussi sévère ni aussi déterminé à appliquer son plan de séparation d’avec les Palestiniens. Président dimanche une réunion de son cabinet, le Premier ministre a lancé un avertissement solennel : «Nous sommes témoins ces derniers jours d’une campagne d’incitation grave à la guerre fratricide», a-t-il dénoncé en tapant du poing sur la table. «Les menaces contre les officiers et les responsables de la sécurité sont particulièrement inadmissibles», a-t-il également ajouté, appelant les membres de son cabinet à enfin «faire entendre leur voix». Le chef du gouvernement, qui a affirmé regretter que les appels à la sédition ne se fassent pas uniquement entendre dans le camp des colons –allusion à peine voilée aux durs de son parti, le Likoud, parmi lesquels certains de ses ministres– faisait référence à l’appel lancé vendredi par quelque 200 personnalités d’extrême droite. Dans ce texte signé notamment par d’anciens militaires d’active et par des universitaires, les soldats et les policiers sont invités ni plus ni moins à la désobéissance civile. «Ne participez pas à un crime contre l’humanité», proclame ainsi le document qui affirme que l’armée israélienne a été «créée pour défendre les Israéliens contre l’ennemi et non pas pour s’en prendre aux juifs et les expulser de leur patrie». «Les soldats, les officiers et les policiers doivent se mettre à l’écoute de leur conscience nationale et ne pas participer à des opérations qu’ils regretteront toute leur vie», ajoute également le texte. »
Radio France Internationale, 13 septembre 2004.
Le spectre d’une guerre civile est agité
« Les dirigeants de colons juifs ont averti vendredi qu'Israël était au bord de la guerre civile en raison des projets de «désengagement unilatéral» de la totalité des colonies de la Bande de Gaza et de quatre colonies isolées de Cisjordanie; un retrait que le Premier ministre Ariel Sharon entend toujours effectuer d'ici la fin 2005. «Deux choses peuvent se produire si ce programme est appliqué sans avoir été soumis démocratiquement à un vote en Israël», a souligné Eliezer Hasdaï, président du conseil régional des colons, à la radio israélienne: «la première est un refus massif (d'évacuer) parmi les soldats et les officiers de l'armée. L'autre est sans aucun doute une forme de guerre civile».
Nouvelobs.com, 10 septembre 2004.
Le ministre israélien des Finances est en faveur d'un référendum
« Bibi Netanyahu est en faveur d’un référendum sur le plan de retrait de la bande de Gaza qui divise l'opinion publique israélienne. « Les résultats de ce référendum indiqueraient clairement si cette décision est légitime et cela permettrait de réduire les tensions et les divisions à l'intérieur d'Israël », explique-t-il. »
TF1, 13 septembre 2004.
Ariel Sharon projette de soumettre son plan de retrait de la bande de Gaza à un référendum selon la deuxième chaîne de télévision
« Le premier ministre israélien Ariel Sharon projette de soumettre son plan de retrait de la bande de Gaza à un référendum, a indiqué mercredi la deuxième chaîne de télévision. Ce serait le premier jamais organisé à l'échelle nationale. Ce référendum pourrait être organisé fin novembre ou début décembre, ce qui permettrait de respecter le calendrier mis au point par M. Sharon pour l'évacuation de la bande de Gaza et des 8000 colons israéliens qui vivent dans cette région. Cette opération est censée s'achever début mars 2005. M. Sharon, qui ne dispose pas d'une majorité parlementaire stable et qui est sérieusement contesté par les «durs» du Likoud, son parti, hostiles à ce retrait espère ainsi obtenir un mandat direct des électeurs pour mener à bien son projet, a ajouté la télévision. »
SDA-ATS (Suisse), 8 septembre 2004.
Le premier ministre israélien Ariel Sharon rejette catégoriquement l'idée d'un référendum national sur son plan de retrait de la bande de Gaza
« Le premier ministre israélien Ariel Sharon a rejeté catégoriquement l'idée d'un référendum national sur son plan de retrait de la bande de Gaza proposée par son ministre des Finances Benjamin Netanyahu, dans des interviews publiées mardi par trois grands journaux israéliens.
« L'objectif réel (de Netanyahu) est de repousser le plan de séparation (...) il sera mis en oeuvre sans retard conformément au calendrier fixé », a déclaré le premier ministre rejetant l'argument avancé par M. Netanyahu selon lequel un référendum contribuerait à apaiser les dangereuses passions qui divisent le pays sur le plan de retrait de la bande de Gaza.
« Si un ministre estime que nous faisons face à une situation explosive, il se doit d'oeuvrer de toutes ses forces pour que cela n'arrive pas (...) », a poursuivi M. Sharon sans citer le nom de Netanyahu, ancien premier ministre et son rival au sein du Likoud (droite nationaliste), son parti. »
Radio Canada, 14 septembre 2004.
Retrait de Gaza: des avances sur les compensations financières versées dans les prochains jours, selon des ministres israéliens
« Des avances sur les compensations financières attribuées aux colons juifs concernés par le plan de retrait israélien de la Bande de Gaza vont être versées dans les prochains jours, ont annoncé lundi des ministres du gouvernement, au lendemain de la manifestation qui a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes opposées au plan unilatéral décidé par le Premier ministre Ariel Sharon. Une loi sur les compensations devrait être approuvée par le Cabinet israélien mardi, soit plusieurs mois avant le démantèlement prévu en 2005 des colonies de Gaza et d'une petite partie de la Cisjordanie, selon des ministres ayant requis l'anonymat. Les versements débuteraient alors quelques jours plus tard. Le montant des compensations par famille devrait être compris entre 200.000 et 500.000 dollars, selon les ministres qui se sont exprimés lundi. Les avances, basées sur la valeur des habitations et des biens perdus par les colons, s'élèveront à environ un tiers de la somme totale, selon des responsables. »
Associated Press 13 septembre 2004.
« La presse israélienne avait estimé en août qu'un quart environ des colons de Gaza ont fait savoir aux autorités qu'ils partiraient en échange d'indemnités qui devraient s'élever entre 250.000 dollars et 500.000 dollars par famille. »
Courrier international, 14 septembre 2004.
Les « colons rebelles » prêts à partir harcelés par leurs voisins
« Depuis que Meir Rotenstein a annoncé qu'il était prêt à quitter son implantation du sud de la bande de Gaza, il est la cible d'une véritable campagne de harcèlement de la part ses voisins.
« J'ai décidé qu'il était temps de partir non pas à cause du plan de retrait du Premier ministre (Ariel Sharon) ou pour percevoir des indemnités, mais parce que la situation est devenue intolérable ici, sur le plan économique comme sur le plan sécuritaire », confie ce propriétaire d'une quincaillerie.
Comme la plupart des colons de la région, il porte la calotte tressée traditionnelle des juifs du courant national religieux, mais il est l'un des rares à annoncer publiquement son intention de faire ses valises, au grand dam de ses voisins de la colonie de Rafah Yam.
Ses ennuis ont commencé le mois dernier lorsqu'en compagnie d'autres colons, il avait accueilli dans sa maison un groupe de femmes pacifistes du mouvement Shuvi, qui veulent encourager les colons à partir « en douceur ».
Des colons en colère avaient manifesté à l'extérieur de son domicile, invectivant Rotenstein et ses hôtes, empêchant pendant plusieurs heures les militantes de quitter la colonie.
Il avait trouvé dans son magasin de la colonie voisine de Neve Dékalim des tracts incendiaires contre lui et un autre colon disposé comme lui à partir, Avishaï Nativ.
« Ce qui s'est passé m'a complètement dégoûté de vivre ici », s'indigne-t-il.
M. Nativ, propriétaire d'une pizzeria à Rafah Yam, tout près de la frontière avec l'Egypte, se plaint d'un boycottage qui a fait baisser de moitié ses revenus.
Il espère que les choses vont s'arranger quand le plan de retrait des 21 colonies de la bande de Gaza commencera à entrer en oeuvre, dans les prochaines semaines.
« Cela nous prendra encore deux ou trois mois pour partir, mais nous sommes décidés à le faire quoi qu'il arrive », affirme-t-il.
Un peu partout dans les rues bordées de palmiers des colonies du Goush Katif, des tracts anonymes ont été placardés brocardant ceux parmi les colons de la bande de Gaza qui sont prêts à partir en contrepartie d'indemnités.
« Avant, nous vivions dans une entente parfaite, maintenant les gens sont à couteaux tirés et c'est très triste », se lamente Simcha Weiss, une résidente quinquagénaire, mère de six enfants.
Elle aussi est prête à partir mais elle garde profil bas pour ne pas envenimer ses relations avec ses voisins. Selon elle des dizaines de familles de colons sont dans son cas. »
AFP, 14 septembre 2004.
Le Parti national religieux décide qu’il ne quittera pas le gouvernement israélien pour l’heure.
« Opposé au plan de retrait de la bande de Gaza, le Parti national religieux (PNR) a décidé lundi qu'il ne quitterait pas le gouvernement israélien pour l'heure. Cette formation ultra-nationaliste est l'émanation politique des colons.
L'exécutif du parti a voté par 497 voix contre 260 une proposition du ministre des Affaires sociales Zevoulon Orlev de reporter son retrait du gouvernement. Il a rejeté une motion plus radicale qui aurait consisté à quitter le cabinet dès que ce dernier discuterait d'un plan d'indemnisation des colons déplacés. Selon le texte adopté, le PNR mettra en revanche sa menace à exécution dès le vote par le parlement d'une loi sur l'indemnisation des colons obligés à quitter la bande de Gaza et quatre colonies de Cisjordanie. »
La Liberté (Suisse), 14 septembre 2004.
60% des Israéliens favorables au retrait de Gaza
« Selon les sondages, plus de 60% des Israéliens et une majorité des électeurs du Likoud sont favorables à un retrait de la bande de Gaza. »
Swissinfo, 8 septembre 2004.
Chauffé à blanc, le débat passionnel dans le pays devait conduire trois semaines plus tard à l'assassinat de Rabin par un extrémiste juif de droite.
« Figure historique de la droite nationaliste dont la raison d'être a toujours été la glorification d'Eretz Israël, champion jadis de la colonisation à outrance des territoires palestiniens, Ariel Sharon est à son tour devenu « l'homme à abattre » pour les ultras. »
La dernière heure (Suisse), 14 septembre 2004.
« Les organisateurs de la manif sont même allés jusqu’à projeter sur un écran géant des images d'archives de M. Sharon dénonçant tout projet de retrait unilatéral comme le préconisaient ses adversaires travaillistes. Il convient de signaler que pour la troisième fois, en l'espace de quelque mois, les colons farouchement opposés au plan de retrait de Sharon ont réussi à mobiliser plusieurs dizaines de milliers de manifestants pour lui dire non. Ces derniers se sont rendus, par la suite, sur une place près de la résidence officielle du Premier ministre, où ils ont demandé sa démission. Ironie de l’histoire, Ariel Sharon, traité aujourd’hui de « dictateur » et de « traître » par les manifestants, était en 1995 à la tête d’un autre rassemblement de la droite et des colons sur la même place à Jérusalem. Il guidait les refuzniks contre la politique qu’il qualifiait de « capitularde » du Premier ministre travailliste de l’époque, Yitzhak Rabin, accusé alors par Sharon de céder une partie de la « Terre d’Israël » aux Palestiniens, suite aux accords d’Oslo. Quelques semaines plus tard, Rabin est assassiné par un extrémiste juif. »
Aujourd’hui le Maroc, 14 septembre 2004.
Le Premier ministre est le premier chef de gouvernement de droite à avoir accepté le principe d’un Etat palestinien.
« Au grand dam des durs de sa propre formation, le Likoud, et des colons, mais parfaitement en phase avec l’opinion publique israélienne sur laquelle il table pour appliquer son plan de retrait unilatéral, Ariel Sharon est le premier chef de gouvernement de droite à avoir accepté le principe d’un Etat palestinien indépendant. »
La Libre Belgique, 13 septembre 2004.
«Arafat sera expulsé des Territoires» affirme le Premier ministre israélien
« Arafat sera expulsé des Territoires » a affirmé M. Sharon dans un entretien au quotidien Yédiot Aharonot qui publie l'extrait d'un entretien à paraître mercredi. « Nous avons agi contre Ahmad Yassine et Rantissi au moment qui nous a paru propice. Au sujet d'Arafat, nous procéderons selon le même principe: nous le ferons au moment qui nous sera propice », a-t-il ajouté. A la question de savoir s'il ne voyait pas de différence entre cheikh Yassine et Rantissi (le fondateur du Hamas et son successeur dans les territoires, liquidés par Israël en mars et avril derniers à Gaza), et le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat, M. Sharon a répondu: « Je ne vois aucune différence ». « Ils ont tous opté pour une politique de meurtre. Nous agirons avec Arafat de la manière dont nous avons agi contre d'autres assassins », a déclaré M. Sharon. »
Yédiot Aharonot, 14 septembre 2004.
Un rabbin appelle au meurtre d’Ariel Sharon
« Un rabbin de la colonie de Psagot en Cisjordanie a appelé au meurtre d'Ariel Sharon, selon la chaîne de télévision n 2. La police a ouvert une enquête. Yosef Dayan avait organisé une cérémonie religieuse au cours de laquelle il avait condamné à mort Yitzhak Rabin peu de temps avant que celui-ci ne soit assassiné par un extrémiste juif en 1995. Ce genre de cérémonie est appelée une «pulsa denura», ou un rite mystique dirigée contre une personne dont on souhaite la mort.» Si les rabbins disent qu'une « pulsa denura » doit être organisée, je suis prêt à le faire immédiatement», a affirmé Yosef Dayan à la télévision. «Il y a des gens qui veulent Sharon mort... je fais partie de ceux-là. Est-il interdit pour moi de combattre?», a-t-il demandé. Le plan de retrait des 21 colonies juives de la bande de Gaza et de quatre en Cisjordanie suscite l'hostilité grandissante des colons envers Sharon. La police de Jérusalem a rendu public mardi plusieurs menaces de mort concernant le Premier ministre israélien et émanant des extrémistes juifs. »
Associated Press, 15 septembre 2004.
Le projet de loi sur l’indemnisation est adopté par le cabinet du Premier ministre
« Un pas de plus vers le retrait de la bande de Gaza. Le projet de loi sur l’indemnisation des colons appelés à être évacués de la bande de Gaza a été adopté, hier, par le cabinet du Premier ministre israélien, Ariel Sharon. Cette mesure constitue la première étape concrète du plan de retrait, qui prévoit le démantèlement de vingt et une colonies et l’évacuation de quelque 8 000 colons de la bande de Gaza d’ici à septembre 2005. Le texte annonce le versement d’indemnités allant de 200 000 à 500 000 dollars aux colons qui accepteront de partir volontairement. Au total, le montant des indemnisations versées devrait atteindre 680 millions de dollars. Le projet de loi doit encore être soumis au Parlement. Au moment où se tenait la réunion du cabinet du chef de l’Etat hébreu, un kamikaze palestinien s’est fait exploser à un barrage israélien blessant deux Palestiniens et deux soldats israéliens. »
20 minutes, 15 septembre 2004
Marc Knobel