À partir d'aujourd'hui et jusqu'au 2 novembre 2011, l'UNESCO, la plus importante organisation internationale dédiée à la culture, l'agence de l'ONU chargée de promouvoir la connaissance dans le monde, va devenir un champ de bataille entre Israël et les Palestiniens. Le vote final de l'Assemblée plénière sur l'admission des Palestiniens aura lieu à Paris. Un résultat connu d'avance sauf surprise après l'annonce faite par la Russie qu'elle voterait pour la délégation de Mahmoud Abbas.
Le Conseil a déjà recommandé l'acceptation de la demande palestinienne avec des chiffres bien au-delà des attentes des Palestiniens eux-mêmes : 40 des membres sur 58 vont voter pour, 10 vont s'abstenir (dont l'Italie et la France) et seulement 4 voteront contre (dont les États-Unis). L'administration Obama menace de couper son financement de 70 millions de dollars à l'agence, ce qui représente 22 % du budget total de l'agence, si l'UNESCO accueille comme nouveau membre, les Palestiniens.
C'est la pire crise entre les États-Unis, Israël et l'UNESCO depuis 1978, quand Washington avait coupé son financement de 40 millions de dollars. L'UNESCO est en fait depuis deux ans au centre d'une guerre contre Israël.
Au mois de juin dernier, sous la pression du bloc arabe dirigé par la Jordanie, l'agence a adopté une résolution qui condamne tous les travaux archéologiques d'Israël à Jérusalem. Le gouvernement Netanyahu a menacé de couper toute relation avec l'agence.
En 2009, l'UNESCO a même réussi à désigner Jérusalem comme "Capitale de la culture arabe" ce qui a constitué une victoire historique de l'Autorité Palestinienne.
Depuis deux ans, l'UNESCO a augmenté sa collaboration avec l'ISESCO, l'agence culturelle de l'Organisation de la Conférence Islamique, instigatrice d'un fort négationnisme sur les liens entre les Juifs, la terre et ses symboles religieux.
En 2010, l'UNESCO a adopté une résolution selon laquelle le tombeau de Rachel à Bethléem et le Tombeau des Patriarches à Hébron sont des mosquées musulmanes, bien qu'ils appartiennent aux sites les plus sacrés du judaïsme. Entre Israël et l'UNESCO, il s'agit d'une guerre qui a commencé en 1974 quand l'agence a voté pour le boycott de l'État juif.
En 1993, le directeur de l'UNESCO, Frederico Mayor a refusé de participer à une conférence parce qu'elle avait lieu à Jérusalem.
En 1996, un colloque de l'UNESCO sur Jérusalem s'est déroulé à Paris avec la participation de tous les états arabes sans qu'Israël ne soit invité.
En 2001, l'UNESCO a adopté la déclaration du Caire qui accuse Israël de détruire le patrimoine musulman de la région.
En 2005, pour le 50e anniversaire de l'ONU, l'UNESCO a refusé de mentionner la Shoah.
L'agence avait publié il y a quelques années un rapport sur la science dans les pays arabes dans lequel le médecin et philosophe juif Maïmonide devenait un musulman du nom de Moussa Ben Maimoun.
Comme le déclare le Ministre palestinien de la culture, l'archéologue Hamdan Taha, l'archéologie financée par l'UNESCO "sert à écrire ou réécrire l'histoire de la Palestine". Le grand archéologue Israélien Gabriel Barkai dénonce une « intifada culturelle » et déclare qu'il s'agit d'un négationnisme encore plus dangereux que le négationnisme de la Shoah.
Cet article est paru le 25 octobre 2011 en page deux dans le journal italien Foglio (Traduit en français par Danilette)
Photo (Giulio Meotti) : D.R.