La presse en folie : quand le Pape, les Palestiniens, les Imams et d’autres parlent avec et des Juifs… Avril 2005

La presse a longuement commenté les premiers faits et gestes du nouveau Pape, en particulier son homélie lors de sa messe d'inauguration à la tête de l'Eglise catholique. A cette occasion, le Pape a lancé des paroles « affectueuses » aux chrétiens des autres confessions et aux juifs qu'il a appelés « chers Frères ». Après avoir salué avec « joie » et « gratitude » les religieux catholiques et les laïcs présents sur la place Saint-Pierre pour cette messe en plein air, Benoît XVI a déclaré que les catholiques et les juifs étaient liés par un grand patrimoine spirituel commun qui plonge ses racines dans les promesses irrévocables de Dieu. Quelque 500 000 pèlerins, dont 100 000 Allemands, assistaient à cette messe qui marque le début officiel du pontificat du 265e chef de l'Eglise catholique.

Par ailleurs, le pape Benoît XVI a exprimé la volonté de « poursuivre le dialogue » et de « renforcer la collaboration » avec la communauté juive, dans un message adressé jeudi 21 avril au Grand rabbin de Rome. « J'ai confiance dans l'aide du Très-Haut pour poursuivre le dialogue et renforcer la collaboration avec les fils et les filles du peuple hébreu », écrit le pape dans un message au Grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni, en réponse à un télégramme que ce dernier lui avait adressé la veille. La réponse de Benoît XVI a été rendue publique par la communauté juive de Rome, selon l'agence Ansa. Dans son message au pape, le Grand rabbin lui avait exprimé ses voeux à l'occasion de son élection, se déclarant « confiant dans la poursuite d'un dialogue fructueux dans le respect des diversités » (La Croix, Le Nouvel Observateur, Le Figaro, Le Monde du 22 avril 2005).

A Paris, le CRIF a adressé ses félicitations chaleureuses au Pape Benoît XVI.

Le nouveau Pape était un proche de Jean-Paul II qui a été particulièrement audacieux dans sa volonté de rapprochement entre l’Eglise et les Juifs et le CRIF forme des vœux pour que ce rapprochement s’approfondisse et que le dialogue se poursuive dans le même esprit de fraternité.

Le monde des affaires oeuvrent pour la paix entre Israéliens et Palestiniens:

Le monde des affaires pour enrayer la spirale de la violence ? C’est l’idée du Forum international pour la Paix et la Réconciliation au Moyen-Orient, qui a invité à Paris, du 24 avril au 2 mai, 24 jeunes cadres ou chefs d’entreprise israéliens et palestiniens à la recherche d’investisseurs européens. Deux hommes sont à l’origine de cette initiative ; Anis al-Qas, ambassadeur de l’Autorité palestinienne en Suisse, et Ofer Bronstein, ancien collaborateur d’Itzhak Rabin à Jérusalem (Source : Nouvel Observateur 28 avril-4 mai 2005).


Un quotidien marocain parle et avec toute beauté des Juifs du Maroc et de partout dans le monde qui savourent les festivités de la Mimouna :

Très beau et très touchant article de L’économiste, le premier quotidien économique du Maroc sur la célébration de la fête de la Mimouna. Extraits : « Les Juifs du Maroc partout dans le monde, savourent les festivités de la Mimouna tout de suite après la fin de la Pâque juive (Pessah), à la tombée de la nuit. La Mimouna est une célébration de la liberté, des valeurs communes, de l’amitié et un formidable geste d’hospitalité. Du 18 au 26 avril, les Juifs ouvrent leurs portes et dressent une table festive pour amis, voisins et famille. Dans une atmosphère gaie, ils vont participer à des soirées entre amis, des pique-niques et des visites joyeuses. Tôt, le jour de la Mimouna, des familles vont à la mer; les gens se lancent de l’eau sur le visage et entrent pieds nus dans l’eau, pour rejouer la scène miraculeuse de la traversée de la mer Rouge qui historiquement, eut lieu le dernier jour de Pessah. Ceux qui vivent loin de la côte, vont vers des puits, des rivières. Ensuite, ils participent aux pique-niques dans des parcs, chantant et dansant… » L’économiste indique que la Fédération mondiale des Juifs du Maroc, qui organise ces festivités dans le Gan Saker de Jérusalem, a décidé cette fois de réunir les participants dans une salle de fêtes de Petah Tikva. Au cours de l’ouverture officielle de la Mimouna, réalisée le 18 avril à Maalé Adoumim, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, n’a pas seulement évoqué son plan de démantèlement, mais a parlé également de la lutte antiterroriste et de la barrière de séparation.

Des personnalités de différentes confessions veulent célébrer la paix :

25 personnalités musulmanes, chrétiennes, juives et indoues des Etats-Unis, ont décidé d’organiser un cortège dans la capitale des Etats-Unis, Washington DC, le 11 septembre prochain, pour réaffirmer le regroupement et le rapprochement de toutes les différentes confessions du pays. L’un des organisateurs de l'événement a indiqué à l'agence de presse koweïtienne KUNA que le choix de cette date qui coïncide avec la tragédie du 11 septembre 2001 qui avait frappé Washington et New York est délibéré, pour transformer cet événement en concept pour l'espoir et la tolérance, au lieu de symboliser l’animosité, la haine et la déception (Saphir.net).


Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a participé aux funérailles de l'ancien président israélien Ezer Weizman, organisées mardi 26 avril en Israël :

M. Erakat a transmis à cette occasion les condoléances du dirigeant palestinien Mahmoud Abbas et de l'Autorité palestinienne aux proches de M. Weizman. M. Erakat a affirmé avoir assisté aux funérailles de M. Weizman pour des « raisons humanitaires ». Il a salué l'ancien président israélien comme « un homme de paix oeuvrant pour la paix dans la région ». Selon des observateurs politiques, la présence de M. Erakat aux funérailles de l'ancien président israélien manifeste la volonté de l'Autorité palestinienne de maintenir les contacts avec Israël. Ezer Weizman a joué un rôle important dans les négociations aboutissant à la conclusion d'un traité de paix entre Israël et l'Egypte. (Source : différentes agences de presse).


Israël a libéré sept des 18 détenus jordaniens qui étaient retenus dans ses prisons, afin d'honorer sa récente promesse d'une amélioration des relations entre les deux pays :

La Jordanie avait réclamé la libération de ces prisonniers après le retour de son ambassadeur à Tel Aviv, en février 2005. Les détenus libérés sont sortis d'une prison du centre d'Israël et ont franchi la frontière au pont d'Allenby, sur le Jourdain. La Jordanie avait signé un traité de paix avec Israël en 1994 (Source : Radio Israël, 21 avril 2005).

Le congrès mondial des imams et des rabbins pour la paix :

Des imams et rabbins, participant à la réunion entamée, mardi 5 avril 2005 près de Marrakech, par le Comité permanent judéo-musulman créé à l’issue du premier Congrès mondial des imams et rabbins pour la paix, ont appelé à associer l’action politique aux efforts des hommes de religion et à promouvoir les relations entre Islam et Judaïsme, dans le cadre d¹une stratégie mondiale rejetant la violence et l¹extrémisme pour l’instauration de la paix dans le monde. Dans une déclaration, M. Alain Michel, fondateur de la fondation suisse «Hommes de Parole», initiatrice du premier Congrès mondial des Imams et Rabbins pour la paix, organisé en janvier dernier à Bruxelles sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI et SM le Roi Albert II de Belgique, a souligné que cette réunion d¹évaluation des résultats de ce congrès a pour objectif de mettre en exergue la vraie mission de la religion, celle de «diffuser les principes de la tolérance et du juste-milieu» et de permettre aux vrais hommes de religion de faire connaître ces principes. Cette rencontre de deux jours, qui connaît la participation de quatre imams et quatre rabbins, a pour but également de mettre en place des mécanismes d¹action en vue de consolider l¹esprit de tolérance entre les religions au service de la paix, a-t-il poursuivi, indiquant qu¹un autre congrès, semblable à celui de Bruxelles, pourrait se tenir avant la fin de l¹année en cours dans un autre pays qui «pourrait être le Maroc». Le Comité permanent judéo-musulman, a dit M. Michel, veillera lors de sa réunion actuelle à fixer la date et le lieu du prochain congrès, ainsi que les questions qui seront abordées, soulignant que les travaux seront focalisés sur les thèmes de la communication et l¹éducation. Il a rappelé que les résultats du premier Congrès mondial des imams et rabbins pour la paix avaient suscité un grand intérêt des médias internationaux et ceux du Maroc en particulier, étant donné que SM le Roi Mohammed VI avait entouré cette rencontre et que le Royaume représente par excellence une plate-forme de dialogue entre les religions et les civilisations. Pour sa part, Cheikh Talal Sedir, ancien ministre palestinien des Affaires religieuses et Imam d’Al Khalil, a affirmé que cette rencontre constitue une occasion pour consolider l’action commune des hommes de religion visant à soulager les peuples des souffrances et à favoriser les conditions de coexistence pour les générations futures (Source : Al Bayane, 28 avril 2005).

Marc Knobel