Tribune
|
Publié le 12 Août 2008

La prudence des entreprises françaises en Iran

Le Figaro du mardi 12 août s’intéresse aux entreprises françaises implantées en Iran et aux difficultés qu’elles peuvent rencontrer face à la crise qui affecte en ce moment les relations entre ce pays et le monde occidental. Le journal rapporte qu’en dépit des sanctions renforcées sur Téhéran, le groupe agroalimentaire français Danone est en train de percer dans le marché iranien, où il fabrique depuis quelques mois ses produits laitiers, en coopération avec la marque locale Sahar. Interrogé, un connaisseur occidental du dossier estime « C’est vrai qu’il y a des pressions occidentales qui s’accentuent sur les entreprises pour qu’elles cessent leurs activités en Iran. Mais on ne peut ignorer ce pays. L’Iran, c’est le deuxième exportateur de pétrole de l’OPEP, et c’est un marché de 70 millions d’habitants, dont au moins 15 appartenant à la classe moyenne ». De son coté, le groupe pétrolier Total a récemment annoncé qu’il gelait provisoirement ses projets en Iran, sans pour autant abandonner ce pays riche en hydrocarbures. A l’inverse, Peugeot et Renault ne prévoient pas de suspension de leurs activités : « Les entreprises européenne qui songent à partir y réfléchissent à deux fois. Car en cas de réchauffement diplomatique entre Téhéran et Washington, elles savent que leur absence sera vite comblée par leurs concurrentes américaines », note un homme d’affaires français. Air France va de son coté suspendre ses activités à la fin de l’été. Avec la hausse des prix du carburant, la compagnie française ne rentre plus dans ses frais, d’autant plus que le taux de remplissage de la classe affaires ne cesse de baisser, preuve de la frilosité des nouveaux entrepreneurs français qui viennent de moins en moins prospecter le marché iranien.


Mis à part les sanctions onusiennes, d’autres facteurs entrent en compte, comme les lourdeurs administratives ou le renforcement des impôts prélevés aux expatriés français. Une autre explication est à trouver dans les intérêts que certaines entreprises françaises peuvent avoir aux Etats-Unis. Plusieurs banques ont préféré se retirer pour ne pas froisser leurs amis américains. Le géant du pneu Michelin a également renoncé à investir en Iran pour ne pas mettre en péril ses parts de marché aux Etats-Unis. Le Figaro note que le projet de la mission économique de l’ambassade de France de réduire ses effectifs de 14 à 7 d’ici la fin de l’été marque un signe du ralentissement des activités des entreprises françaises en Iran.