Dire que ce débat n’était pas équilibré relève de la litote. A la tribune, il y avait certes un diplomate de l’ambassade d’Israël, Samy Ravel, qui avait été invité pour exposer le point de vue israélien. Face à lui, la représentante palestinienne Leïla Shahid, mais aussi le philosophe Régis Debray, le chercheur français Alain Diekoff et l’historien israélien d’extrême gauche Avi Shlaïm.
Pour dire les choses rapidement, ont était à un contre quatre et même à un contre cinq puisque Esther Benbassa n’a pas hésité à sortir de son rôle de modératrice,
Alors que Samy Ravel tentait de démontrer la volonté de paix d’Israël, Hester Benbassa l’a interpellé : « croyez-vous vraiment à tout ce que vous dites ? », a-t-elle lancé à l’adresse du diplomate.
Esther Benbassa, qui se considère un peu comme l’historienne officielle chargé des questions juives auprès des autorités compétentes, Esther Benbassa n’avait pourtant pas besoin de se joindre à la curée. Car les autres intervenants à la tribune n’étaient pas en reste.
L’historien d’extrême gauche Avi Shlaïm avait commencé son allocution en précisant qu’il « avait honte d’être israélien ». Le philosophe Régis Debray avait appelé à l’abandon de tout processus de négociation avec Israël, et Leila Shahid que l’on présente plus, avait fait preuve d’une langue de bois et d’une agressivité dont elle sait être coutumière.
C’est dans une atmosphère chauffée à blanc que des dizaines de militants pro-palestiniens soutenus par Europalestine, se sont massés devant L’Ecole Normale supérieure pour protester contre la présence du diplomate israélien. Les manifestants ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre qui protégeaient le bâtiment. Samy Ravel n’a pu sortir que par une porte dérobée et sous protection policière.
Voilà donc comment Esther Benbassa conçoit un débat démocratique.
A ce jour aucune plainte n’a été déposée contre les violences commises par les groupes pro palestiniens, aucun communiqué de protestation n’a été publié par les organisateurs pour stigmatiser ces débordements.
Nous aimerions connaître l’avis de la Mairie de Paris, organisatrice du colloque sur le caractère totalement déséquilibré du débat qui s’est tenu à l’Ecole Normale Supérieure et sur le déferlement de haine anti-israélienne qui s’est exprimé lors de cette édition du Paris du vivre ensemble.
Clément Weill-Raynal (diffusé sur RCJ le 13 avril 2009)
Photo (Esther Benbassa) : D.R.