C’est un texte de quelques pages, qui reproduit les propos tenus par des anciens élèves d’un cours préparatoire au service militaire. Ils étaient à Gaza, et ils racontent ce qu’ils ont vu. Leur récit est parfois choquant. Mais il faut mettre les choses en perspective.
D’une part, Tsahal a annoncé qu’une enquête est en cours sur tous les faits signalés par ces jeunes soldats, et sur d’autres cas encore. Il faut attendre les résultats de l’enquête, dont on espère qu’elle sera approfondie et contradictoire, pour se prononcer.
D’autre part, rien dans les témoignages des jeunes soldats, ni d’ailleurs dans aucun témoignage que ce soit, n’indique que des ordres auraient été donnés par des officiers supérieurs de Tsahal exigeant ou autorisant des actions condamnables. Nous parlons de comportements individuels, de cas spécifiques. Même si tout est vrai, il ne s’agit que d’une part infime de la réalité.
Les dérives doivent être rapportées, dénoncées et sanctionnées. Mais elles ne sauraient servir de prétexte pour jeter l’opprobre sur une armée, un peuple et un pays. Surtout, me permettrai-je d’ajouter, lorsque les critiques viennent de gens qui se montrent, par ailleurs, indifférents aux crimes commis par des Palestiniens sur des civils israéliens.
Tout cela me rappelle une histoire qui date de l’époque de la guerre froide. Un Américain et un Russe débattent des mérites de leurs systèmes respectifs. «Moi, dit l’Américain, je peux librement critiquer le gouvernement des États-Unis.» Et le Russe lui répond : «Mais moi aussi, je peux librement critiquer le gouvernement des Etats-Unis».
Il me semble que c’est une nouvelle version de cette histoire qui se joue aujourd’hui. Les Israéliens et les amis d’Israël critiquent l’État d’Israël, et c’est très bien ainsi. Quant aux autres… Eh bien, eux aussi, ils critiquent l’État d’Israël.
Meïr Waintrater, le 25 mars 2009, sur RCJ (94.8 FM)