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Le numéro 724 du jeudi 7 novembre 2002 n’échappe pas à la sacro sainte règle de « plus vous en dîtes, plus il y en a à dire ».
L’éditorial de Denis Sieffert est un modèle du genre. La cible de la semaine ? La gauche israélienne, littéralement assassinée par le charmant éditorialiste. Pourtant, « la gauche n’est-elle pas à reconstruire », s’interroge Denis Sieffert ?
Oui, mais quelle gauche ? Lisons Sieffert : « Les ministres de gauche n’avaient pas claqué la porte après les journées sanglantes de mars ou d’avril. Ils n’avaient nullement été saisis par le dégoût quand l’armée commettait dans les camps de réfugiés de Jénine, ou à Naplouse, des crimes de guerre aujourd’hui caractérisés comme tels et dénoncés par Amnesty International. Ils n’avaient pas connu de troubles de conscience particuliers quant à Gaza une bombe israélienne avait tué des enfants, ni regimbé devant la création de colonies ou la destruction de centaines de maisons palestiniennes… »
Nous le voyons, Denis Sieffert est au mieux de sa forme. Il multiplie les envolées passionnelles et lyriques, son acharnement est toujours aussi caractérisé et haineux.
Le concernant, on ne répétera pourtant jamais assez que le 20 juin 2001, les membres d’une délégation française (comprenant Denis Sieffert) rencontrèrent « les partis politiques (Hamas et Djihad compris) » (Cité par campagnes solidaires, n° 155, septembre 2001, mensuel de la Confédération Paysanne). On se demande si Denis Sieffert fut réellement gêné de discuter avec des assassins ?
Un peu plus loin, Politis consacre une pleine page pour parler de Jénine. Cette fois, c’est la photographe Joss Dray - qui a cosigné avec Denis Sieffert « La guerre israélienne de l’information » - qui nous livre ses angoisses existentielles. Et de citer notamment (le trotskiste) Daniel Bensaid, qui est toujours aussi hystérique : « Cet intellectuel juif – l’un de ceux qui ont refusé de cautionner la guerre coloniale – prédit les tourments du remords à ceux qui, par indifférence ou par lâcheté, préfèrent garder le silence : « Que notre dextre se dessèche et que notre langue colle au palais, dit-il, si nous oublions Jénine. » Si seulement Daniel Bensaid voulait se soucier un tant soit peu des victimes du terrorisme palestinien…
Nous rêvons bien sûr…
Et puis pour terminer, Jean Liberman démonte méthodiquement l’ouvrage d’Elie Barnavi, affublé de toutes les tares.
Ah, ces Israéliens empêchent vraiment les rédacteurs de Politis de dormir…
Marc Knobel
Observatoire des médias
(PS) Nous apprenons dans l’édition du Monde du 19 novembre 2002 que Politis a été placé en redressement judiciaire en octobre pour apurer sa dette. Un administrateur judiciaire a été désigné…