Tribune
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Publié le 4 Septembre 2008

Ouverture au siège de l’Unesco, à Paris, de la 61eme conférence annuelle des ONG

Simone Veil a lancé un appel afin que la Conférence de suivi qui doit se tenir à Genève en avril 2009 -huit ans après la Conférence contre le racisme de Durban- ne soit pas l’objet de dérives similaires à celles auxquelles on avait pu assister en 2001 à Durban.


La soixante et unième Conférence annuelle du Département de l’information (DPI) pour les organisations non gouvernementales (ONG) a ouvert ses travaux, ce matin, au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), à Paris, en entendant les interventions de huit personnalités. Le directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, a tout d’abord souhaité la bienvenue aux participants, soulignant la contribution indispensable des représentants de la société civile dans la promotion des droits de l’homme et en les exhortant à intensifier leurs efforts dans ce domaine (1).
C’est la première fois que cette manifestation se déroule hors du Siège de l’ONU à New York. Placée sous le thème: « Réaffirmer les droits de l’Homme pour tous: la Déclaration universelle à 60 ans » et organisée par le DPI en partenariat avec la communauté des ONG et avec le concours de l’UNESCO, du Haut Commissariat aux droits de l’homme et de la France, la conférence devrait réunir cette année un grand nombre de représentants d’ONG et permettre une meilleure représentation européenne, africaine et asiatique, a précisé le secrétaire général adjoint à la communication et à l’information des Nations Unies, Kiyo Akasaka.
Dans un message vidéo adressé aux participants, le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-Moon, s’est engagé pour sa part à tout faire pour que les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme deviennent une réalité.
La part prise par les droits de l’Homme dans les relations internationales est devenue incontournable, a relevé quant à lui le président de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, Srgjan Kerim, dans un message vidéo à la Conférence.
Shamina de Gonzaga, présidente de la soixante et unième Conférence annuelle DPI/ONG, a souligné que l’objectif de la présente Conférence n’était pas de réécrire une déclaration déjà existante ou d’en écrire une nouvelle, mais bien de réaffirmer la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Les intervenants ce matin ont tous souligné le caractère hautement symbolique de la tenue à Paris de la présente Conférence annuelle alors qu’est célébré cette année le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée en 1948 dans la capitale française. Plusieurs intervenants ont rappelé que c’est une réflexion menée à l’UNESCO dans les années qui ont précédé l’adoption de la Déclaration universelle qui a contribué à démontrer que, malgré la grande diversité des pays et des peuples, les idéaux des droits de l’homme et le respect de la dignité humaine étaient communs à l’humanité.
Le directeur de la Division du Conseil des droits de l’Homme et des traités au Haut Commissariat aux droits de l’homme, Bacre Ndiaye, a insisté sur la nécessité de dénoncer les attaques portées contre la vision unitaire et universelle de la Déclaration de 1948, notamment les attaques émanant de ceux qui contestent, au nom de spécificités culturelles, le caractère universel des normes énoncées dans cet instrument.
La volonté de certains d’imposer un concept de diffamation des religions qui restreindrait la liberté d’expression est en contradiction avec le principe d’universalité inhérent aux droits de l’homme, a pour sa part souligné Rama Yade, secrétaire d’État chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’Homme de la France. Mme Yade a en outre souligné que les droits de l’Homme ne sont jamais irréversiblement acquis et que leur protection nécessite un combat incessant.
Durant cette séance d’ouverture, Simone Veil, ancienne ministre d’État de la France, a souligné que face à la raison d’État, les ONG ont un rôle fondamental à jouer pour défendre des intérêts que les États ne défendent pas. Mme Veil a lancé un appel afin que la Conférence de suivi qui doit se tenir à Genève l’an prochain -huit ans après la Conférence contre le racisme de Durban- ne soit pas l’objet de dérives similaires à celles auxquelles on avait pu assister en 2001 à Durban. « Les ONG ont un rôle fondamental à jouer en défendant d’autres intérêts que les États ne prennent pas en compte, sourds aux besoins et aux souffrances de leurs populations », a-t-elle notamment déclaré.
Cette année, le programme de ces trois journées de Conférence encouragera l’engagement actif des participants, dans le cadre de cinq tables rondes, d’une quarantaine d’ateliers de mi-journée et de nombreuses réunions subsidiaires.
La première table ronde de la conférence se tiendra cet après-midi sur le thème « Défendre la Déclaration universelle des droits de l’homme ».
Source : UN.org.
Note
1) Marc Knobel, chercheur au CRIF, participe à cette conférence. Il interviendra lors de la session consacrée à « Internet et aux Droits de l’Homme », le jeudi 4 septembre 2008.