M. Siddique est par ailleurs un militant politique, très actif dans des organisations prônant la lutte contre les ennemis de l’islam. Le 3 septembre, il a prononcé un discours au cours d’une manifestation qui s’est tenue à Washington. Et là, il a appelé les musulmans «à s’unir et à se mobiliser contre ce monstre en forme d’hydre qui porte le nom de sionisme».
M. Siddique a encore déclaré: «Nous devons rester unis pour vaincre, détruire et démanteler Israël, si possible par des moyens pacifiques».
Ces propos ont suscité un certain émoi. Surtout quand on a cherché dans les écrits passés de M. Siddique, et qu’on y a trouvé des articles consacrés à la négation de la Shoah. Comme l’Université Lincoln, qui emploie M. Siddique, est subventionnée par l’État de Pennsylvanie, des élus locaux ont demandé son licenciement.
Or M. Siddique, aujourd’hui âgé de 67 ans, est titulaire d’un poste permanent à l’université. Il est donc protégé, non seulement par la liberté d’expression, sacro-sainte aux Etats-Unis, mais par son statut universitaire. C’est ce qu’a répondu le président de l’Université Lincoln, lequel, tout en disant l’horreur que lui inspirent les propos de M. Siddique, fait remarquer qu’il a dit cela à titre privé et non dans le cadre ses enseignements…
L’affaire Siddique restera peut-être un épisode sans lendemain. Mais elle mérite quelques instants de réflexion. Y compris pour nous.
Billet diffusé sur RCJ le 3 novembre 2010
Photo : D.R.