Tribune
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Publié le 23 Janvier 2009

Pourquoi les journalistes sont-ils à ce point contre Israël ?

La guerre de Gaza a été accompagnée, comme les autres affrontements entre Israéliens et Palestiniens, d’une intense activité journalistique. On peut se demander pourquoi une telle médiatisation, alors que d’autres conflits autrement plus sanglants (au Darfour ou en Tchétchénie, par exemple), n’ont droit qu’à une attention très limitée. Mais laissons cela de côté pour l’instant. Laissons aussi de côté, les quelques débordements d’antisémitisme flagrant qui se sont faits ici où là ; d’ailleurs, dans ce domaine, la France a été plutôt préservée par comparaison avec les pays voisins.




Je veux parler aujourd’hui d’un sujet, un seul, mais qui revient régulièrement dans les questions que nous posent nos auditeurs et nos lecteurs. Cela se résume en une phrase :



Pourquoi les journalistes sont-ils à ce point contre Israël ?



Si vous transmettez cette question à des journalistes, ils vous répondront en général que, chez les gens d’en face, on leur reproche d’être pour Israël, et que c’est bien la preuve qu’ils font honnêtement leur travail. Mais c’est une réponse facile, et pas très sincère.



Car la vérité est que la plupart des journalistes, les français comme les autres, ont relayé dans la période récente la propagande anti-israélienne. Et pour une raison qui tient moins à une obsession anti-israélienne qu’à un manque de professionnalisme. Aller à la source de l’information, recouper les témoignages, vérifier les faits, bref ce qu’on leur a enseigné dans les écoles, ils ne le font pas parce que c’est compliqué ; parce que c’est long et qu’ils n’ont pas le temps.



Alors, la solution de facilité consiste à choisir entre les faibles présumés et les forts supposés, à voir les victimes là où elles sont aujourd’hui nombreuses et visibles.



Prendre du recul, faire un peu d’analyse, c’est pour plus tard, quand on aura le temps. Mais on n’aura jamais le temps, parce qu’un autre sujet aura pris la relève.



Et tant pis si, chaque jour que Dieu fait, les informations laissent un petit dépôt fait de préjugés, d’inexactitudes, voire d’incitation à la haine. C’est, parait-il, la règle ! un drôle de jeu.



Meïr Waintrater