Tribune
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Publié le 8 Décembre 2009

Soleil vert

New-York, 2022 : l’immense mégapole est polluée, ravagée, surpeuplée. Des grappes humaines arborent les rues, les places, les avenues, grises et noires. Dans les immeubles, les gens dorment où ils peuvent, même les escaliers ont été pris d’assaut. Seule activité : Trouver à manger. Or, Les foules sont nourries par l'aliment miracle que produit la « Soylent incorporated » : de petites plaquettes de soleil vert. Et lorsque les plaquettes font défaut, la foule s’énerve, hurle, manifeste. Des policiers viennent alors ramasser les gens, les bennes font leur œuvre. Comme on ramasserait des poubelles, les bennes emportent les manifestants (une scène terrible du film de Richard Fleischer : « Soleil vert » (1973)). Les riches sont les seuls à pouvoir manger des tomates ou à savourer de la viande rouge.




Dans un monde sans espoir, ceux qui en ont assez, peuvent se rendre dans des centres où l’on pratique l’euthanasie. Les gens sont alors installés dans des salles, où l’on projette des images d’une pure beauté : la terre telle qu’elle était, avec ses ours blancs, ses baleines, ses oiseaux, ses fontaines, ses cascades, la mer, les vagues, la montagne, les fleurs, les abeilles : l’Eden.



A la suite d'un meurtre, un officier de police (Charlton Eston, dans le film) est justement amené à enquêter sur cette société. Il découvrira l'horrible secret de la nourriture offerte aux hommes... de la chair humaine.



Copenhague, 2009. Nos maîtres et les puissants vont devoir se prononcer sur le devenir de l’humanité. Ils peuvent encore sauver l’Eden, afin de permettre à nos enfants et à nos petits enfants de ne pas vivre dans un enfer.



Copenhague, 2009 : le monde vous regarde. Il vous jugera et vous aurez à répondre de notre avenir.



Marc Knobel



Photo (l’affiche du film « Soleil Vert ») : D.R.