Les gauchistes qui ont pris possession de nos universités ont décrété une «semaine de l'apartheid israélien». Ce qui illustre bien l'adage de Jean-François Revel selon lequel l'information est inutile pour générer des prises de position politique et les diffuser.
Israël, un État d'apartheid? De toute évidence, cela ne tient pas la route. Environ 1,2 million Arabes, chrétiens, musulmans, druzes, bédouins sont citoyens de plein droit, votent et sont représentés à la Knesset. Un des membres de la Cour suprême d'Israël est un musulman. Nombre d'officiers de l'armée et de la police sont des Arabes. La diplomatie israélienne compte un grand nombre de consuls arabes. Quels rapports avec l'Afrique du Sud d'avant-Mandela?
Par contre, l'apartheid est visible, palpable dans les pays arabes et musulmans. Mais qui le dénoncera? Sûrement pas ceux qui organisent ladite «semaine antiapartheid israélien». Pourtant, ils auraient quelques raisons de le faire.
Tout d'abord, les États arabes ont tous ou presque un régime officiel d'apartheid. Les Kurdes syriens vivent sous la botte de la soldatesque d'Assad. Les Coptes égyptiens souffrent des attentats terroristes, des sermons haineux et du mépris quotidien.
Au Liban, la discrimination antipalestinienne est une politique officielle. L'apartheid y est une affaire quotidienne et tangible. Les Palestiniens ne sont pas autorisés à ouvrir leurs propres entreprises, ni à exercer certaines professions. Cela dure depuis 60 ans, sans espoir de changement.
En Irak, les chrétiens sont massacrés et contraints à l'exil. Au Soudan, les Arabes du nord ont massacré 300 000 chrétiens et animistes du Darfour, et en ont exilé deux millions d'autres. En Algérie, les Kabyles sont traités comme des citoyens de seconde zone dont on nie la langue et la culture au nom du panarabisme.
Qui a entendu parler de la semaine contre l'apartheid libanais ou syrien ou égyptien ou irakien ou soudanais ou algérien? Jamais un mot, jamais une manifestation contre ces régimes qui ont en commun de ne reconnaître que l'islam comme religion d'État, les autres étant «tolérées» selon la loi de la Charia, c'est-à-dire à titre de religions de dhimmis inférieurs.
Chaque jour, des réfugiés noirs passent illégalement la frontière égypto-israélienne pour demander asile en Israël. Si Israël était ce que ses détracteurs prétendent, comment expliquer que des Noirs, qui savent trop bien ce qu'est l'apartheid, cherchent refuge en Israël?
Les résolutions de l'ONU qui se sont focalisées sur Israël ont du même coup occulté les exactions des dictateurs arabes contre leurs propres populations. On y a même élu la Libye comme membre de la Commission des droits de la personne, laquelle a centré ses condamnations sur Israël et permis ainsi à toutes les dictatures élues au sein de cette commission de n'être jamais inquiétées.
Pire encore, la Lybie a été louée l'an dernier à l'ONU pour la promotion des droits humains par une vingtaine de pays comme la Corée du Nord, le Myanmar, l'Iran, le Soudan. Ces dictatures se sont donné les unes les autres le droit d'écraser leurs propres populations en contrôlant cette commission. C'est cette même farce sinistre que l'on nous refait ici dans nos universités.
Dans nos universités, quelques étudiants hyper-gauchistes se réclament d'un cirque ubuesque ou aucun État arabe coupable d'apartheid n'est dénoncé. Il serait temps que ces étudiants apprennent à penser.
Signataires : Steve Ambler (UQAM), Barry Babin (LTU), Jacques Brassard (ancien ministre), Richard Bastien (économiste), Julien Bauer (UQAM), Germain Belzile (HEC), Jean-Charles Chebat (HEC), Claire Gélinas (UQAM), Patrick Imbert (Université d'Ottawa), Michael Laughrea (McGill), Jacques Picard (UQAM) et Jean Renaud (Égards).
Photo : D.R.
Source : Cyberpresse Canada