Aujourd’hui, David Gerbi, psychothérapeute installé en Italie, se présente comme le premier juif à revenir dans ce pays. Dès le début du soulèvement contre le régime de Mouammar Kadhafi, il s’était employé à défendre la cause du Conseil national de transition, et à venir en aide aux victimes de la guerre dans les hôpitaux de Benghazi.
« L’antisémitisme a été enraciné profondément par Kadhafi »
Exilé depuis 44 ans, David Gerbi rêve désormais de restaurer la synagogue Dar Bichi qui se trouve dans la vieille ville de Tripoli, afin qu’elle devienne un symbole de réconciliation entre Libyens juifs et musulmans. En 2007, il était déjà venu en Libye pour s’enquérir des moyens de la remettre en état, ce qui lui avait valu d’être arrêté et interrogé par les autorités libyennes.
Représentant de l’Organisation mondiale des juifs de Libye, David Gerbi sollicite actuellement des entrevues avec les responsables du Conseil national de transition afin de discuter avec eux des perspectives de réinsertion des Juifs dans la Libye de l’après-Kadhafi. Il envisage d’ailleurs de devenir membre du CNT pour y représenter une population juive encore inexistante.
Il ignore néanmoins si ces efforts aboutiront. « L’antisémitisme a été enraciné si profondément par Kadhafi que les gens ont besoin de s’en extraire », reconnaît-il, avant d’ajouter : « Ma pire crainte serait que le gouvernement inscrive cela sur une liste vouée à l’oubli. Je ne veux pas redevenir le réfugié oublié »
Photo (David Gerbi devant la synagogue de Tripoli) : D.R.
Source : la Croix