Tribune
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Publié le 22 Juillet 2008

Un nouveau délai de quinze jours accordé à l’Iran

Le Figaro note le changement de stratégie opéré par l’administration Bush relatif au dossier iranien. Cette politique consiste à laisser un délai de quinze jours à l’Iran pour dire s’il acceptait de geler ses activités d’enrichissement d’uranium pour entamer des négociations avec le groupe des six grands pays mandatés par l’ONU (Les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine et l’Allemagne). En somme, un choix entre la coopération ou l’isolement. Les Etats-Unis semblent donc avoir tourné la page de l’idéologie du « changement de régime » à Téhéran que prônait le vice-président Dick Cheney. La présence de William Burns, numéros trois du département d’Etat, aux discussions de Genève samedi, auxquelles avait également pris part le négociateur nucléaire mandaté par l’Iran, illustre ce revirement sans précédent depuis que l’Iran est soupçonné d’enrichir de l’uranium, en 2002. En réalité, il s’agit maintenant pour les pays occidentaux de proposer au pouvoir islamique l’intégration politique et économique dans la communauté internationale, notamment en mettant fin aux embargos commerciaux.


Cependant, Libération ajoute que les discussions de samedi dernier n’ont pas permis d’effectuer de percée, les Etats-Unis s’attendant à un refus de la part de Téhéran de l’offre faite par les grandes puissances. Washington a d’ores et déjà précisé que dans ce cas de figure, une demande serait effectuée auprès du Conseil de sécurité de l’ONU afin de voter de nouvelles sanctions, allant jusqu’à l’embargo sur les produits pétroliers raffinés. Condoleeza Rice, qui a menacé l’Iran de mesures punitives si aucune réponse sérieuse n’était faite au terme du délai de quinze jours, s’est tout de même déclarée opposée à l’idée de bombarder unilatéralement l’Iran, trouvant cela contre-productif. Il s’agit donc de montrer l’image d’une Amérique ferme mais non brutale, ouverte à la négociation directe et adepte du multilatéralisme.
Javier Solana, le chef de diplomatie européenne, tout en parlant d’une rencontre constructive, à précisé que les négociateurs n’avaient pas obtenu de réponse claire, « par oui ou par non ». Le Monde ajoute que les Iraniens ont soumis aux six grands pays un contre-papier de deux pages qui n’était pas à la hauteur de leurs attentes. Selon les diplomates européens, il semblerait que l’Iran préfère faire trainer en longueur le processus, ne voyant pas la nécessité de faire une importante concession politique à une administration américaine sur le départ. De surcroit, des dissensions politiques existent au sein de l’appareil d’Etat iranien sur le principe même des négociations avec les six.