Interrogée au sujet du nouveau projet de section américaine, la secrétaire d'État américaine, Condoleezza Rice, n'a pas démenti : «Les États-Unis cherchent depuis un certain temps comment prendre contact avec les Iraniens. Nous avons un site à Dubaï où ils peuvent obtenir des visas, mais nous savons que les Iraniens ont parfois du mal à aller à Dubaï. (…) Nous voulons que davantage d'Iraniens visitent les États-Unis. Nous sommes déterminés à trouver les moyens de tendre la main aux Iraniens.»
Téhéran n'a pas rejeté d'emblée l'idée de l'ouverture d'une section d'intérêts américains. «De telles informations ont un caractère médiatique et les motifs de leur publication ne sont pas clairs. Par principe, les responsables iraniens examinent les demandes qui leur sont transmises par les voies officielles», a déclaré un responsable du ministère des Affaires étrangères. Le projet risque néanmoins de faire des étincelles chez les ultras du régime iranien. Washington en est conscient. « Cette section nous permettra d'atteindre les jeunes, de parler avec les dissidents, ce que le régime n'appréciera pas», reconnaît, sous couvert d'anonymat, un officiel américain cité par le Washington Post.
La nouvelle section pourrait opérer selon le même principe que celle qui existe à Cuba, c'est-à-dire développer les échanges avec les étudiants et les opposants. De quoi gêner certains ténors de la République islamique qui accusent intellectuels et journalistes locaux d'être des «espions à la solde de l'Amérique». L'année dernière, plusieurs chercheurs et universitaires irano-américains avaient été arrêtés, et détenus pendant l'été à la prison d'Evin, après avoir été accusés de vouloir organiser «une révolution de velours».