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Le porte-parole de l’Armée Syrienne Libre vient de publier un communiqué de presse rejetant l’initiative iranienne, considérée comme une manœuvre tardive des Iraniens destinée à sauver leur allié Bachar Al-Assad. Avant de parler de l’acceptation ou du rejet de cette initiative, le communiqué explique la position de la République islamique par rapport à la crise en Syrie.
Selon le porte-parole, « la position de l’Iran est celle d’un allié du régime syrien qui cherche à faire durer la crise. L’initiative intervient ainsi aujourd’hui comme si la table des négociations a été transférée de Damas à Téhéran, ce qui montre le rôle des Iraniens et leur implication dans la crise syrienne ». Et d’ajouter que « Bachar Al-Assad n’a pas écouté les conseils des États, des amis et des alliés depuis le début de la crise, à l’exception des intransigeances politiques, militaires et sécuritaires de son allié iranien lequel a largement contribué au virage communautariste et sectaire en Syrie, imposé par le régime. Ainsi, sans l’encouragement, le soutien et la contribution des Iraniens à la solution sécuritaire et militaire, le peuple syrien aurait probablement accepté une solution quelconque ».
L’Iran propose aujourd’hui son initiative, après plus de 22 mois de crise, car la situation du régime est très critique. Assad est à l’agonie. L’allié iranien panique et redoute la perte de son front avancé sur la Méditerranée et son influence en Syrie et dans la région. En mettant en garde contre le déploiement de missiles Patriot sur les frontières turco-syriennes, qu’il considère comme un prélude à la troisième guerre mondiale, Téhéran dévoile sa panique.
De ce qui précède, l’Armée Syrienne Libre estime que « l’Iran ne peut en aucun cas faire partie de la solution pour qu’il fasse des propositions et prenne des initiatives sur la situation en Syrie. Le tueur ne peut pas se transformer en juge ou en médiateur... »
L’Armée Syrienne Libre rejette ainsi, de façon catégorique, l’initiative iranienne et accuse l’Iran de complicité dans les massacres des Syriens et la destruction de leurs infrastructures. Enfin, l’ASL réaffirme qu’aucune solution politique ne peut être envisagée en Syrie avant le départ de Bachar Al-Assad et de ces gangs. L’ASL invite les Iraniens à ramener Assad en Iran, avec les nombreux conseillers militaires qui étaient déployés en Syrie et qui ont coordonné les massacres.
Reste que la chute du régime, et le repli prévisible de Bachar Al-Assad dans sa région natale de Lattaquié (le pays alaouite), et la perte de l’influence iranienne en Syrie, inquiète le Liban. Le régime des Mollahs et ce qui reste des capacités de nuisance de son allié syrien, s’emploient à renforcer le Hezbollah au pays du Cèdre. Le Parti chiite menace ainsi de bloquer encore davantage les élections législatives de 2013 à travers son opposition à toute loi électorale qui ne lui assure pas la victoire. Militairement aussi, il se renforce à la faveur du transfert de missiles longue portée depuis la Syrie.
En effet, le quotidien koweïtien « Al Jarida » croit savoir que l’explosion survenue lundi à l’aube à Tairharfa (au Sud Liban, à quelques kilomètres de la frontière avec Israël) a détruit un entrepôt de missiles récemment rapatriés de Syrie, et qui seraient susceptibles de transporter des charges non conventionnelles (chimiques et bactériologiques). « Al Jarida » dément ainsi les déclarations des responsables du Hezbollah qui avaient attribué l’explosion à un missile israélien datant de la guerre de l’été 2006. Le quotidien affirme par ailleurs que le Hezbollah a acheté ou loué plusieurs entrepôts à travers le Liban (dans la montagne, à Aley, et dans la Békaa) pour y dissimuler ses missiles.
Contents que la chute prévisible de Bachar Al-Assad les soulage très prochainement, les Libanais redoutent dans leur majorité une nouvelle hégémonie iranienne à travers le Hezbollah.