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L’enquête que nous publions dans la ville d’Alep - l’une des rares de la presse internationale sur le terrain - n’apporte pas de preuves formelles. Elle pointe néanmoins vers la possible utilisation ponctuelle d’un agent neurotoxique, ce que suspectent depuis plusieurs semaines les capitales occidentales. Même si on ne peut exclure la responsabilité des rebelles, le coupable désigné reste le régime, au vu de la répression sanglante qu’il mène depuis des mois. Dès lors, que faire ? Il y a peu, la France et les États-Unis avaient présenté l’arme chimique comme la fameuse «ligne rouge» à ne pas dépasser. Mais la réalité a repris ses droits. La vérité, aujourd’hui, c’est que personne ne veut intervenir en Syrie, surtout pas Barack Obama. Après maintes reculades et autres capitulations, les Occidentaux semblent au contraire tenter de reprendre la voie de la diplomatie, ayant renoué depuis peu un dialogue plus direct avec Moscou, l’allié indéfectible de Damas. Peut-on encore croire à une solution politique en Syrie, dans le cadre d’une conférence internationale ? Ce faible espoir passe par quelques impératifs. Le premier est d’écarter le tyran actuel de toutes les négociations. Le second est ne pas se laisser dicter l’agenda des pourparlers par un Poutine triomphant.