Tribune
|
Publié le 6 Novembre 2013

Christiane Taubira que l’on insulte, c’est la France que l’on insulte

Par Marc Knobel

 

Il souffle en France un vent mauvais. Lorsque j'entends, lorsque je lis que des gens qui ont participé aux manifestations contre le « mariage pour tous » ou, dernièrement en Bretagne, ont scandé, ont hurlé » que Taubira est « une guenon » qui doit « grimper dans un arbre ». Il souffle un vent mauvais lorsque l'on jette en pâture les Roms, il souffle un vent mauvais lorsque l'on tague une mosquée ou une synagogue, il souffle un vent mauvais lorsque l'on jette en pâture si ce n'est aux chiens des minorités, il souffle un vent mauvais lorsque l'on désigne l'autre, lorsque l'on en fait le responsable des maux de notre société. Il souffle un vent mauvais lorsque le populisme, l'intolérance, le mépris, la haine gangrènent notre société. 

Est- ce ainsi que l'on répondra au désarroi de nos compatriotes? Est-ce ainsi qu'on luttera contre le chômage et la misère sociale? Est-ce ainsi que l'on redonnera confiance, que l'on mettra fin au discrédit des politiques? Que l'on vaincra les peurs et le désarroi?

 

La France n'est pas un CRI de haine. La France n'est pas, ne peut pas être recroquevillée sur elle-même, ne peut pas se confondre avec quelques promesses démagogiques, quelques slogans malsains et quelques insultes ignobles.

 

La France est le pays des droits de l'Homme et sur le fronton de nos mairies, il est écrit cette si belle devise républicaine: « Liberté, égalité, fraternité ».

 

Lorsque l'on insulte ainsi Christiane Taubira, c'est toute la France que l'on insulte.