Tribune
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Publié le 27 Janvier 2014

Commémorer les victimes de la Shoah n'est pas suffisant

Tribune de Colette Avital,  Présidente du Centre des Organisations de Survivants de l'Holocauste en Israël (elle fut également Ambassadeur d'Israël et membre de la Knesset), publié sur I24 News le 26 janvier 2014

 

Le 27 janvier 1945, les forces alliées libéraient les deux plus grands camps de la mort : Auschwitz et Birkenau. C'est une journée que les six millions de Juifs et les deux millions de Tsiganes exterminés dans les chambres à gaz n'ont pas eu la chance de voir.

Cinquante ans plus tard, à la suite d'une initiative du gouvernement israélien, l'Organisation des Nations Unies décrétait que la date du 27 janvier serait dorénavant la journée internationale du souvenir de l'Holocauste des Juifs, la Shoah.

 

Et en effet, des gouvernements et des parlements à travers le monde, l'ONU, ainsi que ses institutions cesseront leurs activités régulières durant quelques heures pour se souvenir des victimes. Ils déclareront à l'occasion que l'on ne peut tolérer qu'un autre génocide se reproduise.

                                                            

Ce même jour, les membres du Parlement israélien accompagnés de survivants de ces mêmes camps, des Ministres, des juges ainsi que des parlementaires de différents pays issus de trois continents (la plus grande délégation jamais vue jusqu'à présent) marcheront sur les traces des victimes dans un acte de respect à leur mémoire. Plus tard dans la journée, ils débattront sur la nature du message à transmettre aux générations futures.

 

La prise de conscience, l'éducation et la compréhension du contexte qui ont rendu possible la Shoah sont essentielles de nos jours : les idéologies racistes, la propagande, l'endoctrinement, la déshumanisation de ceux dont le seul destin fut d'être éliminés afin de sauver la " race aryenne, pure et supérieure ".

 

Ces éléments sont aujourd'hui cruciaux, car malheureusement, la xénophobie, les préjugés, et les incitations à la haine contre les étrangers n'ont été éradiqués ni du Vieux Continent, ni d'ailleurs.

 

Soixante-neuf ans après la libération des camps, et alors que toutes les horreurs de l'extermination ont été répertoriées et racontées, nous sommes les témoins de violents incidents racistes perpétrés par des individus et des groupes.

 

Nous entendons des cris " Juifs dans les chambres à gaz" qui ne sont pas condamnés par la justice… Lire la suite.