Tribune
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Publié le 11 Février 2014

En Iran, on pend ! Quotidiennement...

Tribune de Jean-Pierre Lledo

 

Ces crimes ne font pas la Une de la presse occidentale.

Ces crimes n'intéressent pas non plus toute une partie de la gauche toujours prête à ''boycotter les produits de...''

Ce faisant elle se déconsidère et perd toute crédibilité.

Le dernier des crimes en date est le poète et activiste Hashem Shaabani, perpétré le 27 janvier dernier. 

Cet intellectuel, parfaitement innocent de tout crime, avait été condamné à mort par un "tribunal révolutionnaire", qui l’a reconnu coupable de 14 chefs d’accusation, dont l’un était : "la propagation de la guerre contre dieu".

 

Shaabani, dans une lettre à sa famille, a écrit : "J’ai tenté de défendre le droit légitime dont chaque personne en ce monde devrait jouir, qui est celui de vivre librement avec tous ses droits civiques. En dépit de tous ces malheurs et ces tragédies, je n’ai jamais utilisé d’autre arme pour combattre ces crimes atroces que ma plume".Depuis sa prison, Shaabani avait écrit à sa famille qu’il ne peut plus ignorer les “crimes haineux contre les Ahvazis (sunnites) perpétrés par les autorités iraniennes, ainsi que les exécutions arbitraires et injustes.”

 

Les experts des Nations unies ont déclaré que “au moins 40 personnes ont été pendues durant les deux premières semaines de janvier 2014.”

 

En 2013, l’Iran a exécuté 625 personnes, dont 29 femmes et des prisonniers politiques. Plus de 250 de ces pendaisons ont été commises sous la présidence du modéré Hassan Rouhani.

 

“Shaabani n’est pas le premier poète iranien exécuté par les mollahs. Le poète de gauche Sa’id Sultanpur fut appréhendé le jour de son mariage par les ordres de Khomeini puis tué dans une prison de Téhéran et Rahman Hatefi, qui écrivait sous le nom de plume Heydar Mehregan, a eu les veines tranchées jusqu’à ce qu’il se vide de tout son sang dans une prison d’Evin”, a déclaré Christof Heyns, expert des Nations unies qui a déploré l’augmentation des pendaisons depuis la nomination du nouveau  Président.

 

Iran : 74 exécutions en trois semaines

 

Exécutions collectives arbitraires dans les prisons d’Evine, de Ghezel-Hessar, et des villes de Kermanchah et de Bandar-Abbas 

 

Une vague d’exécutions continue de balayer les villes d’Iran. Le nombre de pendaisons du 6 au 28 janvier a atteint désormais les 74.

 

À l’aube du 28 janvier, un détenu de 44 ans a été pendu en public à Qazvine. Les médias officiels ont largement diffusé des photos de ce crime pour attiser le climat de peur.

 

Le 27 janvier, sept prisonniers ont été pendus ensemble à la prison de Qezel-Hessar de la ville de Karadj, en banlieue de Téhéran. Les bourreaux ont ranimé un condamné qui s’était évanoui avant son exécution et l’ont immédiatement pendu.

 

Dans la soirée du 25 janvier, un détenu a été pendu à la prison d’Evine de Téhéran et quatre autres à la prison de Sanandaj dans l’ouest de l’Iran. Un autre prisonnier originaire de Sanandaj a été exécuté ces derniers jours.

 

Le 23 janvier, sept condamnés ont été exécutés à Kermanchah (ouest de l’Iran), les 22 et 23 janvier sept autres prisonniers ont été pendus dans le plus grand secret à la prison centrale de Bandar Abbas, et le 20 janvier, un jeune de 27 ans et deux autres prisonniers ont été exécutés à la prison centrale de Zahedan. Dans la troisième semaine de janvier, le régime a annoncé l’exécution de trois condamnés originaires des villages de Delfan et Malayer dans l’ouest de l’Iran.

 

Il faut y ajouter les 40 exécutions entre les 6 et 15 janvier.

 

La répression barbare et notamment la peine de mort qui ne visent qu’à contenir la colère et le mécontentement de la population opprimée n’ont cessé de s’étendre depuis l’entrée en fonction de Rohani. En 2013, plus de 700 personnes ont été exécutées, le nombre le plus élevé de ces dix dernières années.

 

La Résistance iranienne appelle la communauté internationale à condamner fermement les exécutions collectives et arbitraires en Iran et à renvoyer le dossier des graves violations des droits humains du régime des mollahs devant le Conseil de sécurité des Nations Unies. Le silence de la communauté internationale face à ces exécutions qui sont une honte pour l’humanité contemporaine ne fait qu’encourager le régime criminel à poursuivre ses crimes.

 

Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne

Le 28 janvier 2013

 

Iran : Exécutions de deux enseignants de la minorité arabe du pays

 

30 Jan 2014

 

CNRI – Selon les rapports qui nous sont parvenus du Khouzistan dans le sud-ouest de l’Iran, les mollahs ont exécuté deux prisonniers politiques, Hadi Rachedi et Hachem Chabani, deux enseignants issus de la minorité arabe du pays.

 

Le régime iranien n’a pas précisé le lieu ni des exécutions, ni de l’inhumation des deux suppliciés.

Une partie importante de la population de la province de Khouzistan est issue de la minorité arabe que compte l’Iran. Depuis l’arrivée au pouvoir des mollahs, cette minorité a toujours été la cible d’intenses discriminations.

 

Les deux enseignants faisaient partie des fondateurs de l'association culturelle « Al-Hewar » (« le dialogue » en arabe) créée en 2010. À cause de leur opposition au pouvoir en place, ils avaient été accusés de « Guerre contre Dieu »). Ils avaient été incarcérés la prison Karoun de la ville d’Ahwaz, capitale de la province du Khouzistan. Le 7 décembre 2013, ils avaient été transférés vers un lieu inconnu.

 

Les militants des droits de l’homme précisent que ces dernières années, plusieurs détenus de la minorité arabe en Iran ont été exécutés dans la clandestinité. Notamment, Abdol-Rahman Heidarian, Abbas Heidarian, Taha Heidarian et Ali Charifi ont été exécutés le 19 juin 2012. Par ailleurs, Ghazi Abbassi, Abol-Reza Amir-Khanafareh, Abdol-Amir Magdami et Jassem Moghaddam-Panah ont été exécutés secrètement le 4 novembre 2013.

 

Juste avant leurs exécutions, ces prisonniers politiques avaient écrit une lettre dans laquelle ils précisaient que les accusations de terrorisme portées à leur encontre étaient de purs mensonges, que leur procès n’avait duré qu’une demi-heure et qu’ils avaient été privés du droit de se défendre.