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Parce que ses propos sont menaçants, et glaçants ses silences, fallait-il refuser de publier l'interview recueillie par notre envoyé spécial Georges Malbrunot?
Non, évidemment non! Donner la parole ne signifie pas approuver, ni cautionner.
C'est apporter à nos lecteurs, à l'opinion française et internationale, un élément essentiel à la compréhension du drame qui se noue. Dans un monde où l'information disparaît trop souvent sous le commentaire, tel est le rôle - irremplaçable - d'un grand journal comme Le Figaro. Être là où les choses se passent. Raconter. Donner la parole aux acteurs. Informer, tout simplement.
Bien sûr, nous ne sommes pas dupes. Ce n'est évidemment pas un hasard si le dictateur syrien a choisi de s'adresser à un grand quotidien français à la veille de ce débat parlementaire qui, chez nous, divise l'opinion autant que la classe politique. Et alors? On peut penser, comme certains, qu'il est urgent d'intervenir militairement en Syrie pour «punir» un assassin et donner un coup d'arrêt symbolique à la prolifération des armes chimiques.
On peut estimer - c'est l'opinion du Figaro - qu'une intervention militaire, décidée en dehors de la légalité internationale, aggraverait à coup sûr tous les malheurs de la région (qu'on pense aux conséquences sur Israël ou les minorités chrétiennes) sans en supprimer un seul.
Mais, pour se faire une opinion, il faut avoir en main toutes les pièces du dossier. En voici une. Nos lecteurs jugeront.