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Que s’est-il passé dimanche en fin d’après-midi à Paris dans le quartier de la Bastille ?
Au moment de la dissolution de la manif propalestinienne autour de la Bastille, des groupes de manifestants ont voulu converger vers la synagogue de la rue des Tournelles, et les forces de police les en ont empêchés. Ils sont allés ensuite à la synagogue de la rue de la Roquette pour l’attaquer avec une grande violence. Le temps que la police arrive, le premier choc a été encaissé par les services de protection de la communauté. Quand les forces de l’ordre sont arrivées, elles ont encerclé la synagogue, pour que les gens ne sortent pas, pour ne pas les livrer à une foule très dangereuse. La situation était très traumatisante, vraiment traumatisante pour ceux qui étaient à l’extérieur et à l’intérieur, pour les amis, pour la famille. Il est très traumatisant de devoir être enfermé pour ne pas être soumis à la vindicte d’une foule complètement hystérique et dangereuse. Un ancien, âgé de 90 ans, m’a confié, les larmes aux yeux, que cela lui rappelait la Nuit de cristal…
Personne ne s’attendait à une telle violence à Paris…
Oui, et dans notre société, on ne peut tolérer qu’une partie de la population soit ainsi attaquée. Une fois de plus ce sont les Juifs qui sont l’objet d’une haine profonde, mais ne soyons pas dupes du prétexte géopolitique : l’antisionisme a les mêmes habits que l’antisémitisme. Ce sont les mêmes mots de haine qu’on a entendus dans la manifestation. Il y a eu des slogans insupportables, inqualifiables, il faut oser le dire. Je crois qu’il faut dire les choses sinon c’est l’ensemble du système qui constitue la société française qui s’écroule. C’est une haine de la France, une haine du vivre ensemble.
Qu'est-ce qu'on n’ose pas dire ?
Qu’il y a une haine des Juifs en France. Tant qu’on n’accepte pas de le dire, alors on est dans une idée léthargique de la société, «tout va bien, ça pourrait aller mieux…» Mais si on fait le diagnostic, alors on peut mettre en route des mesures de formation de la jeunesse, un contrôle de ce qui est diffusé sur les réseaux sociaux et les satellites, qui arrive du monde entier et qui diffuse la haine. Il y a une part de la population, une petite part heureusement, qui a une haine des Juifs qu’elle habille des oripeaux de l’antisionisme. Dans cette manifestation, on a entendu «A mort les Juifs !», «Les Juifs dehors» et ce n’est pas la première fois qu’on entend ces slogans insupportables à Paris et ailleurs. Je voudrais rappeler que ce week-end il y a eu une attaque de jeunes hurlant des slogans antisémites contre la synagogue d’Asnières et des cocktails Molotov lancés contre la synagogue d’Aulnay-sous-Bois… Lire la suite.