Tribune
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Publié le 4 Février 2013

Hillary Clinton et la realpolitik US

Par Victor Perez 

 

La Secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a estimé, à quelques jours de quitter son poste et lors d’une interview télévisée, que les dernières élections législatives israéliennes « ouvraient les portes » pour une reprise du processus de paix avec les « Palestiniens » : « Cette élection ouvre les portes plutôt qu'elle ne les ferme ».

 

Elle a relevé que le résultat des législatives du 22 janvier avait montré « qu'un pourcentage significatif de l'électorat israélien avait exprimé le besoin de prendre un chemin différent, à la fois sur la scène intérieure et vis-à-vis du processus de paix au Proche-Orient ». « Je sais que le président Obama et mon successeur qui sera bientôt secrétaire d'État, John Kerry, vont poursuivre dans cette voie et chercher toutes les ouvertures possibles », a-t-elle ajouté.

                                                                                                             

À bien réfléchir, on recherchera en vain ce « besoin », cette « exigence » quant à une reprise du processus de paix exprimé par l’électorat israélien !?

 

Les partis Likoud et Israël Beiteïnou sont les mêmes que l’on retrouve après les élections dans le parti Likoud Beiteïnou. Idem pour les partis Shass et Yaadout Hatora. Habayit Hayehudi n’y voit aucun inconvénient à ce que processus reprenne son cours sachant d’avance le peu d’expectatives qu’il a de celui-ci. Le parti Yesh Atid de Yaïr Lapid, bien qu’ayant surpris tous les observateurs, a été plébiscité d’abord pour aider à résoudre les problèmes internes à la société. Pour ce qui est du parti travailliste, la campagne de Shelly Yachimovich ne l’a pas même évoqué !

 

Seule Tsipi Livni en a fait un sujet principal de sa campagne. Six mandats lui ont été attribués. Un vrai succès ! Il est vrai que le parti Meretz, par une campagne similaire, a doublé ses représentants au parlement israélien. Trois élus de plus !

 

En y ajoutant les onze députés des partis arabes, les mêmes qu’avant l’élection, on peut assurer, sans se tromper, que le « besoin » exprimé par les Israéliens, quant à une reprise d’un processus auquel ils n’y croient plus, se chiffre en gros à une petite trentaine de supporters au sein de la Knesset. Pas de quoi véritablement y voir « l’ouverture » si chère à la Secrétaire d’État américaine et qui confirmerait à contrario l’opposition du précédent parlement à ces mêmes pourparlers.

 

Mais au-delà de ces spéculations, la seule question qui se pose réellement concerne la vision de l’administration américaine actuelle sur le conflit proche-oriental.

 

Toute réflexion à ce sujet mènera tout quidam à reconnaître que celle-ci est dans la seule attente d’un geste israélien quant à la reprise des négociations. Toute requête US à l’encontre de l’Autorité palestinienne est d’ores et déjà abandonnée. Attitude singulière qui témoigne, pour le moins, de l’unique ‘’responsabilité’’ israélienne dans l’échec du processus de paix, voire de la Paix elle-même !

 

Vision tronquée d’un pays se disant ‘’ami’’ d’Israël et désireux de résoudre ce conflit !

 

Il ne reste donc plus au prochain gouvernement israélien qu’à céder aux exigences ‘’palestiniennes’’. Arrêter les constructions dans les implantations le temps des négociations (peu importe le temps qu’elles dureront) et admettre les « frontières de 1967 » comme base de départ des négociations. Jérusalem-Est, comprenant la veille ville, devenant ainsi, par cette simple acceptation, une ville non israélienne et donc la capitale de la future « Palestine ».

 

Concessions israéliennes supplémentaires gratuites et, évidemment, sans aucune garantie de paix !

 

Ensuite ne restera plus, sans doute, qu’à régler le ‘’petit’’ problème concernant les millions de ‘’Palestiniens’’ héritiers du titre de « réfugié » de père en fils et devant intégrer, selon l’exigence du monde musulman, le seul état du peuple juif au monde.

 

Cela au nom d’une paix « juste et durable » pour le Proche-Orient !

 

Hilary Clinton a fini son mandat, mais celui de Barak Obama se poursuit jusqu’en janvier 2017. De quoi s’attendre à de belles anicroches entre celui-ci et un Premier ministre, Benjamin Netanyahu, n’ayant pas reçu mandat de détruire son pays ni même de brader sa Capitale.