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Selon la télévision « Al Arabiya », l’aviation israélienne a largué, ce mardi, des tracts au-dessus de plusieurs quartiers de Gaza, notamment dans le sud et l’est de la ville. Dans ces tracts, il est demandé aux habitants de quitter immédiatement les quartiers visés. L’armée israélienne leur conseille même les itinéraires sécurisés à suivre pour échapper aux frappes attendues. D’ailleurs, depuis moins d’une heure, l’artillerie israélienne semble avoir pris le relai de l’aviation, puisque des dizaines d’obus ont explosé dans le territoire palestinien.
L’avertissement israélien laisse prévoir une nouvelle vague de bombardements, voire une intervention terrestre. D’autant plus que, selon les observateurs les plus avertis, « les factions palestiniennes ont menacé ce matin l’État hébreu, lui promettant de lourdes pertes ». En effet, la provocation palestinienne est poussée à l’extrême. « En affirmant que la résistance palestinienne a surpris Israël et faussé ses calculs, les Brigades Al-Qassam exigent une trêve à leurs conditions. Or, toute trêve acceptée par l’État hébreu serait considérée comme une défaite militaire que Tsahal ne peut supporter, et menacerait le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu lors des prochaines élections, en janvier 2013 », ajoutent encore les observateurs.
Par la voix de Mohamed Deif, le chef des brigades Ezzedine Al-Qassam, les Palestiniens les plus radicaux semblent ainsi chercher à torpiller les efforts politiques et diplomatiques menés au Caire notamment, et à empêcher la conclusion d’une trêve. Plusieurs journaux arabes avaient déjà accusé, ce matin, ces factions extrémistes de recevoir et d’exécuter les ordres de l’Iran et de la Syrie. L’aile la plus radicale ne répond plus aux directives de la classe politique palestinienne, désormais dépassée par les événements. Le site de propagande syrienne « Dampress » s’est réjoui que « le président Bachar Al-Assad ait refusé de rencontrer l’émir du Qatar, Hamad Ben Khalifa Al-Thani, pour parler d’un retour à la normale à Gaza », confirmant indirectement que les provocations palestiniennes étaient dictées par Damas. Rappelons que les relations entre le régime syrien et les dirigeants politiques du Hamas sont exécrables depuis que Khaled Mechaal et Moussa Abou Marzouk ont quitté la Syrie. Les plus radicaux, comme Ismaël Hanyeh et Mahmoud Al-Zahhar, ont renforcé leurs liens avec l’Iran qui a multiplié les livraisons d’armes et de missiles à Gaza, à travers le Soudan et le Sinaï [Cliquez ici pour lire « Divergences ou jeu de rôle au sein du Hamas palestinien ? »]
Israël semble se trouver aujourd’hui devant un dilemme mortel : la poursuite de son opération militaire aérienne et terrestre lui causera une perte politique et diplomatique à court terme, mais éloignera la menace militaire iranienne. À l’inverse, la conclusion d’une trêve, synonyme d’échec militaire, renforcera les Palestiniens, qui font désormais partie du dispositif militaire iranien extérieur avec le Hezbollah. Ce qui constituera à terme une menace stratégique pour l’État hébreu. De ce qui précède, les prochaines heures seront déterminantes. Israël semble avoir compris les nouvelles règles et les enjeux de la guerre que les Palestiniens, commandités par Téhéran et Damas, lui ont déclarée. Il tente de limiter les pertes humaines collatérales pour ne pas perdre la bataille médiatique et la guerre des images.
Stefano B. C.