Tribune
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Publié le 4 Avril 2014

La « force » d’une Juive hellénisée

Par Eve Gani, relations internationales, CRIF

« L’auteur, même postérieurement à la publication de son œuvre, jouit d'un droit de repentir ». Article L121-4- Code de la propriété intellectuelle français

Me rendre à la commémoration des 70 ans de la déportation des Juifs de Ioannina, ville du Nord-Ouest de la Grèce, est peut-être le seul « pari » de voyage dont j'aurais pu dire d'office qu'il était intenable. Il m'est beaucoup plus facile d'aller dans la ville française avec laquelle elle est jumelée, Avignon, pour voir des tragédies mises en scène par Olivier Py,

 

« Pour que la Parole soit rendue à la parole (1) »...

ou seule dans les Andes argentines. Comme une catharsis qui ne s'opérerait pas.

Imaginer me rendre à Ioannina à cette occasion de l'hommage rendu aux morts, c'était comme ressentir un écroulement général, comme si, y allant, j'allais porter le poids physique de ma grand-mère, de mon père, de mes oncles et tantes et cousins, dont les corps auraient littéralement chutés. Dans ma famille, on ne parlait pas de tous les évènements qu'on met dans la catégorie « mémoire », mais on savait qu'il ne fallait surtout pas jouer avec. Après un « voyage de la mémoire », le frère de ma grand-mère qui avait été déporté s'était jeté, dans les années 80, du toit d'un immeuble. Il y avait chez ma grand-mère, cette photo inoubliable, avec ses parents, et frères, et sœurs, dont elle parlait au présent, sans évoquer de la suite qu'un rare « ils ont été pris par les Allemands ». Ces personnages étaient à travers son récit insatiable, des gens vifs, responsables, industrieux et heureux. Ils étaient, à chaque repas de shabbat où nous mangions des plats grecs, avec nous, comme si le temps s'était arrêté, dans une sorte de prolongement par la mémoire de la vie d'une famille juive grecque.  La vie de Ioannina - les montagnes, le lac élancé, les vins que nous fabriquions, le minaret joli - moi aussi, je l'avais connue.

Face à l'horreur abyssale, le remède était ainsi trouvé : demeurer, à travers les âges,  depuis peut-être le 2ème siècle avant Jésus-Christ, sans passage à vide, des Juifs de Ioannina (Epire), c'est-à-dire des Juifs hellénisés, arrivés en Grèce à l'âge classique, appelés, pour les distinguer des sépharades qui arriveront d'Espagne 15 siècles plus tard, des « Romaniotes (2) ». Nous avons été, sommes et serons, les premiers et les derniers Juifs de diaspora et nous ne rougissons pas de notre différence. Au sens antique, le substantif grec διασπορά « diaspora », formé sur un verbe signifiant « disperser, disséminer » est appliqué aux dispersés d'Israël dans la traduction grecque de la Bible, la fameuse Septante, vraisemblablement réalisée au 2ème siècle avant JC par des Juifs hellénisés. Le verbe grec σπείρειν  (speirein) d'où vient le terme de botanique « spore » renfermait l'idée d'ensemencement (3).

Cette graine romaniote que nous portons ne produit son arbre que si nous l’arrosons d’exigences. D'abord, il faut parler le Grec (car nous sommes des « Romaniote ») et d'autres langues, celle du pays, parfaitement et celle qui est utile aux affaires (minimum le français et l'anglais). Il faut également devenir des êtres sensés, c'est-à-dire « sciencés » (d'Aristote au théorème « un Gani par école d'ingénieur »). Il faut conserver une pratique traditionnaliste tout en absorbant les questions du judéo-christianisme des premiers âges, de Philon d'Alexandrie aux mariages mixtes. Il faut pratiquer l'art du commerce avec ses partenaires d'abord musulmans (d'Ali Pacha au Ariane de Rothschild Fellowship), britanniques (de Byron à Charles Emmerson)... chinois et même zoroastres car, comme disait ma grand-mère « ils adorent le feu, c'est-à-dire l'énergie », bref des physiciens en puissance. Il faut encore effectuer une profession qui amène à parcourir, tels Ulysse, mais aussi Benjamin de Tudèle, et ce jusqu'à un âge très tardif (les Grecs ont des longues vies), le monde (de l'Ouest à l'Est mais aussi de l'Est à l'Ouest)-surtout parce que les cousins sont aux Etats-Unis et que la seule synagogue qui préserve le rite romaniote ancestral se trouve sur Broome Street, en plein cœur du quartier chinois à New York. Les liens entre Romaniotes doivent au-delà des frontières, rester forts.

Dans ma génération, on s'est peut-être rajouté un critère : « être sportif serait un plus », c'est-à-dire... Marathonien. Nous devons être forts et le marathon est le meilleur exercice pour apprendre à ressentir de la peine physique sans souffrir sur le plan psychologique.

Ma grand-mère est une « orpheline de la Shoah », sauvée de la mort par le lieu où l’avait emmené l’amour. Avant la guerre, elle avait quitté Ioannina et le commerce de vin familial pour s’établir avec son mari Elie au sein de la communauté grecque expatriée d’Alexandrie. Lorsqu’elle revint dans sa ville natale, en 1946, ses parents n'étaient plus. Sa sœur, dont je porte le prénom, n'était plus. Ces frères n'étaient plus. Sauf deux. L'un se suicida dans les années 80. Son autre frère, caché pendant la guerre par la résistance grecque, quitta l'Europe douloureuse pour les Etats-Unis.

C’est en 1956, après un autre épisode dramatique de l’histoire des juifs du XXe siècle, l’expulsion des Juifs d’Egypte par Nasser(4), qu’elle s’établie en France. Mon grand-père y mourut vite. Elle choisit éternellement le deuil, seule à porter le poids de la transmission, le défi des « il faut » implicites. Marcher plusieurs heures par semaine. Travailler. Cuisiner pour 15 tous les vendredis. Ma grand-mère Rebecca, née Matsas, Gani, est décédée en 2013, à Paris, à l'âge de 96 ans.

Le dernier visage qu'elle m'a offert, à quelques jours de sa mort, c'est son lumineux et éclairant sourire. C'est ainsi qu'en 2014, ses petits-enfants, 70 ans après la tentative des nazis de détruire littéralement les Juifs romaniotes séculaires, se définissent sans hésiter et avec une grande fierté comme des « Grecs », c'est-à-dire des Juifs Hellénisés. Par quel miracle ?

Qu'est-ce qu'un Juif hellénisé aujourd'hui ? Dans le Journal of Modern Hellenism, Marcia Haddad Ikonomopoulos s'est livrée à une enquête sur la communauté romaniote de New York.

« An estimate 40 000 Greek Jews left Greece between 1906 and 1940, settling primarily in France and the United States. The majority of these Jews were Sepharadim […] They would now  be « French Jews », « American Jews », « Israelis » […] Among the Romaniotes, especially those from the city of Ioannina, (Yniotes), ethnic identities would be defined in terms of both their city and country of origin, Ioannina and Greece respectively. The interesting phenomenon is that, unlike other Greek Jewish emigrants, the Romaniotes continued to preserve their distinctive culture, traditions and, most importantly, their language (Greek). The how and why of this phenomenon has not yet been fully researched ».

Le grec était effectivement la langue parlée par ma grand-mère avec nos parents. A l'école française, ma sœur a fait du grec ancien. Mon rapport à la langue grecque est une vraie ironie tragique, car j'ai étudié ce genre littéraire de la tragédie et le siècle de Périclès avec pour lectures ces Grandes personnes que sont Jean-Pierre Vernant, Jacqueline de Romilly, Pierre Vidal-Naquet et même René Girard (5). L'ironie de l'histoire est bien que le seul vocabulaire que j'ai appris  du grec est celui qui a trait à la tragédie,  de  φάρμακον (« pharmacon », remède et poison, bouc-émissaire) à ὕϐρις (« hubris », démesure)... qui m'a fait dévorer le livre du juge Marc Trévidic sur le terrorisme (6) que j'ai lu comme une rencontre naturelle de Robert Graves, de mon histoire familiale et du Code pénal. Reprenant un néologisme forgé par Jacques Derrida, c'est la « destinerrance » qui caractérise les Juifs descendants de survivants de la ville de Ioannina, ce mélange de  Ἀνάγκη  (« ananke »), de destin, de trajectoire qui se dessine malgré nous, et d'errance sur laquelle chacun compte pour sortir de ce destin, jusqu'à ces rencontres Τύχη  (« tuché ») qui inscrivent la destinée par le sens de l'accueil que nous réserve des inattendus destinataires .

Les quelques rares familles françaises d'origine juive grecque romaniote que j'ai rencontré en France ont des caractéristiques communes. L'attache et la conscience décrite par Marcia Ikonomopoulos en fait parallèlement des individus préparés à une certaine mondialisation. Sur le plan du mode de vie familial, elles développent un vrai sens « des obligations familiales sans obligation », c'est-à-dire un catalogue de « il faut » non formulé mais développé pour encadrer des quêtes individuelles... Les rapports parents-enfants peuvent être géographiquement distants, mais pas de vagabondage possible. A l'étranger, les jeunes s’insèrent dans des familles d’adoption et font avec leur famille, un usage des outils de communication. Les belles lettres d’antan sont devenues un groupe facebook.com, familytree.org, instagram. C'est ainsi que des « Juifs Hellénisés » de ma génération nés à Paris, France, deviennent des élèves-architectes entre Yale et Abidjan, des étudiants en droit chinois à Singapour pour devenir avocat dans un cabinet à Paris, des pêcheurs dans un lac glacé du Minnesota (pause après expérimentation scientifique) qui développent sur un site en France des moteurs d'avion. Le rapport aux Etats-Unis reste très fort car, comme l'a rappelé Marcia Ikonomopoulos, les familles sont bel et bien d'un bord et de l'autre de l'Atlantique. En 2014, ces jeunes Juifs qui embrassent la mondialisation, apprennent, voyagent, inventent. La « valeur-ajoutée » de leur expérience internationale tant valorisée par un Pascal Lamy est appréciée hélas diversement : il y a les Pascal Lamy et il y a les blessures narcissiques et désir mimétique qui font le lit de l'antisémitisme.

Albert Cohen, le plus fameux des juifs grecs et même romaniote, fait en 1905, à Marseille, la « rencontre » d'un camelot, dont il admire la belle aisance orale. Celui-ci lui dit :

« Tu es un youpin, hein ? (…) je vois ça à ta gueule, tu manges pas du cochon, hein ? Vu que les cochons ne se mangent pas entre eux, tu es avare, hein ? Je vois ça à ta gueule, tu bouffes des louis d’or, hein ? Tu aimes mieux ça que les bonbons, hein ? Tu es encore un Français à la manque, hein ? Je vois ça à ta gueule, tu es un sale juif, hein ? Un sale juif, hein ? Ton père est de la finance internationale, hein ? Tu viens manger le pain des français, hein ? Messieurs dames, je vous présente un copain à Dreyfus, un petit youtre pur sang, garanti de la catégorie des sécateurs (…). (8) »

Le premier réflexe du Juif Hellénisé est d'appeler ça de la connerie, mais ces mots, il les entend. En 2014, j'entends ce « Juif, la France n'est pas à toi ! », comme si on voulait la fin du Juif de diaspora, du « Juif Hellénisé ». J'éprouve une sorte de vertige... Je pense à Raphaël Gani qui a été fusillé du côté de Grenoble alors qu'il étudiait en France à l'Ecole Centrale... J'ai le même sentiment d'écrasement que m'évoque le projet d'aller à la commémoration de la déportation des Juifs de Ioannina.... 

C'est la fin du voyage connue des grands voyageurs - ce que le géopolitologue, aventurier et immense ami Gérard Chaliand a appelé « Mémoire de ma mémoire » :

« La mémoire de ma mémoire n'est pas ce que j'ai vécu mais ce dont j'ai hérité. L'écho d'un passé. Elle est la partie immergée de mon histoire.

L'amont nocturne de ma saga. (9) »

 

L'amont nocturne de ma saga / de la transgression

 

La loi est inique. L'Etat occupant veut ta peau, celle des tiens. How would you react ? Comment résisteriez-vous à l'oppression ?

C'est là où nous commençons à rentrer dans les tactiques insidieuses de la survie qu'en tant que Juive Hellénisée, j'ai apprise. La transgression de la loi est une très grande question que je porte car elle est l'éthique. C'est moins la question de l'oppresseur, que celle de ce que je suis capable de sacrifier de la loi (mensonge, dissimulation, dénonciation, prise des armes...) pour me défendre face à cet oppresseur.

Dissimulation : ma grand-mère m'avait offert un pendentif en forme de poisson que mon oncle américain identifia avec un sourire ironique comme un  ἰχθύς le symbole des premiers chrétiens persécutés. Mon oncle fit le lien entre ce pendentif et une lettre de recommandation d'un admirateur d'Hitler qui lui permis de circuler sur le territoire grec après la guerre : « He has nationalist feelings and Christian ethics. »

Transferts d'argent : ma famille a survécu grâce à un compte en Suisse et des transferts d'argent aux Etats-Unis pour le rapatrier par la suite en France. Cette intelligence financière ne fait pas de nous des « exilés fiscaux ».

Dénonciation de ses alliés politiques: Pendant la guerre, mon grand-père Elie Gani, était établi à Alexandrie, où il faisait du commerce. Lorsque les allemands sont arrivés en Grèce, le frère de ma grand-mère et sa famille ont rejoint la résistance grecque, au côté desquels se trouvaient des britanniques. Il a composé une lettre au gouvernement britannique, une à la communauté juive d'Egypte et également un message pour mon grand-père qu’il a remis à un agent britannique.

Plus tard, mon oncle écrira :

« Nous nous sentons des nouvelles versions de Don Quixote … Après la guerre, nous avons su qu'Elie Gani n'avait pas reçu notre message. Il est clair maintenant pour moi que les britanniques  savaient ce qu'il se passait en Europe et ils ont réalisé à quel point il était futile de délivrer nos messages pour libérer les Juifs. »

La communauté juive grecque a été déportée très tardivement (1943, mars 1944 pour la communauté de Ioannina), alors que les troupes britanniques et le général Montgomery avaient vaincu le général Rommel en Egypte. Le Don Quixotisme politique est la maladie de tous ceux qui se cachent derrière la présupposée justesse de la stratégie des Etats pour ne pas se poser des questions sur leurs choix.

Prises d'armes : Ils combattirent dans les montagnes avec les communistes... Voilà bien ce qui rapproche ma famille grecque des maquisards français et fait, historiquement de nous « des gens de gauche ». Mon oncle me disait toujours qu'il avait plus appris sur l'être humain dans ces temps dans les montagnes qu'à l'échelle de toute sa vie. Il en a fait un livre: « The illusion of safety: the story of the greek jews during the second world war ». Mon père, né une année fatale, 1940, à Alexandrie, Egypte, a porté la question de la sécurité au plus haut point jusqu'à en faire une affaire personnelle. C'est grâce à lui, d'une certaine manière, que je me suis intéressée au terrorisme et jouais à la petite juge d’instruction avant seulement de savoir ce qu’est un juge d’instruction. Ma transgression, c’est de ne pas prendre les armes et d’apprendre à savoir faire confiance. Placer sa confiance en l’Etat et en ceux qui veillent à notre sécurité de citoyens, ceux qui veillent en l'équité de la justice, mais aussi en toi, mon avocat.

Loi des lois : « Tout cela » m'a dit mon avocat le Solal des Solal, « tous ces risques ne seraient pas pris ici » (en Israël). Solal des Solal fait partie de ces Juifs Hellénisés qui ont porté les « il faut » au plus haut degré. Il n'est plus diasporique, il est israélien. Il est allé vivre à Jérusalem et m'encourage à le suivre, à devenir religieuse. A respecter les Lois des lois. L'armée israélienne nous défend. D'ailleurs, à l'occasion de la mort de ma grand-mère, mon oncle a fait une donation à IDF.

Mensonge : Qu'est-ce qui nous fait rester en diaspora ? Philon d'Alexandrie, ce Juif hellénisé, considérait que Jérusalem était la mère du peuple juif et que les Juifs n'émigrent que pour des raisons économiques. Traduit en terme plus moderne, le mouvement diasporique servirait un échange où « tout le monde y gagne », sur le modèle des avantages comparatifs de David Ricardo. En dehors de cette explication économique, il y a un deuxième critère : « how much freedom should we trade for our security ». Il est juste que ces critères, économie, sécurité, voire liberté religieuse, sont à la baisse en Europe. Le Juif Hellénisé, être que l’on suppose rationnel, en tire une conclusion qui le porte vers la question du départ vers Jérusalem. C’est sa nature de Juif Hellénisé.

Mais, il y a aussi ce qui attire le Juif vers l'Autre, la sensualité des cultures qu'il rencontre, la cuisine, les odeurs, les paysages, la mer. Les vins… Les psychanalystes appellent ça le désir. Sa traduction, en français, c'est l' « art-de-vivre ». Ce n'est pas une religion, à peine une voie, c'est un chemin sur lequel on s'aventure... et dans les avantages comparatifs du monde, l’art-de-vivre est très bien «noté ».

Certes, Solal-des-Solal, cette séduction n'est qu'un leurre... Tu l’avais déjà écrit dans Belle du Seigneur. Ce n'est qu'un mensonge poursuivi par ces Juifs atteints par la maladie du Juif : vouloir être aimé(e) de l'Autre.

Longtemps, je me suis satisfaite du mensonge. C'est qu'en vérité, je suis grecque: je suis une menteuse (10).

Et sur ce point :

«Mon doute, amas de nuit ancienne, s'achève… »

Mallarmé, poète français

 

Notes :

1. « La parole est cet amour qui s’incarne dans l’oralité sous la forme d’une promesse», Epître aux jeunes acteurs pour que soit rendue la parole à la parole, Olivier Py

2. Journal of Modern Hellenism – 23/24 - 2006-2007

3. Philon d'Alexandrie, un penseur en diaspora, Mireille Hadas-Lebel, Fayard

4. Le thème du départ des Juifs des pays Arabes sera présenté dans un dossier

5. Lire sa théorie du désir mimétique

6. « Au coeur de l’antiterrorisme », Marc Trévidic, JC Lattès.

7. Cette définition théorique, je la laisse aux lecteurs théoriciens et rend ainsi un hommage particulier aux Juifs Hellénisés et leurs amis de la  « pente philosophico-abstraite », qui vont jusqu'à démontrer l'existence de Dieu par la théorie des ensemble, ou décrire ce qu'est l'amour par le dilemme du prisonnier et l'équilibre de Nachs. C’est « élémentaire ». 

8. Albert Cohen, « Ô vous, frères humains », 1972

9. Gérard Chaliand, « Mémoire de ma mémoire », Julliard, 2003

10. Le paradoxe du menteur est un paradoxe dérivé du paradoxe du Crétois (ou paradoxe d'Épiménide). Ce paradoxe aurait été inventé par Eubulide, un adversaire d'Aristote1. Sous sa forme la plus concise, il s'énonce ainsi : « un homme déclare « Je mens ». Si c'est vrai, c'est faux. Si c'est faux, c'est vrai. »