Tribune
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Publié le 29 Mars 2012

La maladie de la France n’est plus imaginaire

Par Freddy Eytan

 

La sauvage tuerie de Toulouse ne peut être oubliée, elle sera longtemps ancrée dans tous les esprits en France comme en Israël. Hélas, la barbarie qui a frappé la "ville rose" s’inscrira dans une page sombre et peu glorieuse de la République.  Loin d’être un fait divers local ou communautaire, la tragédie de Toulouse a franchi les frontières de l’Hexagone. Elle s'inscrit dans une vague antijuive et antiIsraélienne qui se propage à travers les continents. L'Europe redevient le berceau de la haine du peuple élu.

Durant ces dernières décennies, la France a connu de nombreux actes antisémites graves et spectaculaires. Rappelons pour mémoire les attentats contre la synagogue de la rue Copernic, et contre le restaurant Goldenberg, rue des Rosiers ; le meurtre crapuleux d’Ilan Halimi ou les profanations des cimetières juifs en Alsace, à Carpentras, et récemment à Nice. Cependant, la tuerie de Toulouse demeure la plus cruelle, car le tueur a choisi sa cible. Il a tué lâchement et avec un sang froid effroyable des enfants juifs marchant paisiblement vers le chemin de l’école. Ce salaud a même osé filmer la terrible scène pour la diffuser ensuite sur al Jazzera, la célèbre chaine manipulée par les Frères musulmans. Seules des bêtes humaines ou des nazis se conduisent de la sorte!

 

Mohamed Merah n’était pas un enfant de chœur, ni un petit caïd, ni même un marginal désemparé exclu de la société française comme tentent de le décrire son avocat, ses « fans », et le tristement célèbre intellectuel, Tariq Ramadan. Non ! Merah était un assassin professionnel, un criminel monstrueux parfaitement lucide de ses actes. Un fanatique religieux islamiste qui cultivait "avec plaisir" la haine des Juifs. Comment ne pas faire le rapprochement avec le lavage de cerveau quotidien des imams salafistes dans les mosquées, dans les écoles coraniques, et les sites internet,  ces "cavaliers d'Allah" au grand galop, et sabre à la main, déterminés à décapiter les infidèles et à chasser les Juifs! Comment ne pas être scandalisé par la désinformation dans les médias, le choix d'un vocabulaire impropre et incorrect. Comment ne pas s’indigner devant un ouvrage vendu à plusieurs millions d’exemplaires, consacré à la mise en accusation d’Israël, tel que l'ignoble ouvrage de Stéphane Hessel ?! Comment ne pas vomir devant le film et les sketchs de Dieudonné? Et comment ne pas se révolter contre une mise en scène télévisée de la mort d’un enfant palestinien sur une chaîne publique française! Cela s’est bien passé en France, dans le pays des droits de l’Homme, de la Liberté, Légalité et Fraternité, celui de la Légion d'honneur. 

 

Soyons clairs ! Mohamed Merah n'est pas un solitaire. Il a été influencé par l’endoctrinement des djihadistes et des antisionistes et ne pouvait agir seul ! Al Qaïda et ses complices lui ont fourni de l'argent et des armes pour tuer des Juifs!

 

Il existe en France un Mal que nous ne pouvons plus  ignorer ! La maladie de la nouvelle société française n’est plus imaginaire. Elle véhicule ses messages partout, elle est omniprésente et dangereuse ! Le Mal doit être déraciné, éradiqué par tous les moyens et notamment par des lois draconiennes. Sur ce point: zéro compréhension ou tolérance ! La raison d'État devrait l'emporter dans toutes les circonstances de ce genre.

 

Les Juifs de France sont fidèles à la République et respectent les lois démocratiques, mais ils aiment aussi, et à la fois, la France et Israël. C'est naturel! Ce double amour est compréhensif et ne pose pas de problème, car l’affection que l’on ressent pour son père ne diminue en rien celle que l’on éprouve pour sa mère. Nous formons donc une unique grande famille, unie et solidaire, en dépit des divergences d’opinions.

 

Contrairement à l’indifférence glaciale de Valéry Giscard d’Estaing, qui, cinq jours après l’attentat de la rue Copernic, s’est adressé à la nation, et n’a jamais mis les pieds dans une synagogue durant son septennat, Nicolas Sarkozy, lui, a réagi immédiatement et s’est rendu à plusieurs reprises sur le terrain. Alain Juppé s’est envolé pour Jérusalem et a participé aux obsèques des victimes.

 

Comment ne pas apprécier et saluer de tels gestes sensibles favorisant le dialogue sincère et l'amitié profonde entre les deux peuples.

 

Nous pouvons effectivement faire confiance aux autorités françaises dans le combat contre l’antisémitisme, mais nous ne pouvons pas non plus tourner facilement la page et attendre aveuglément à un miracle. Les Juifs de France ne sont pas des naïfs, des dupes ou des suicidaires!  Le devoir des autorités est d'imposer une sécurité absolue coûte que coûte! Pour pouvoir remédier le "Mal français", chaque responsable, chaque éducateur, leader communautaire, religieux, élu régional ou national devrait refuser l’amalgame et la récupération politique. Son devoir est de combattre le fléau antijuif avec détermination et sans relâche et rejeter avec mépris l’antisionisme  primaire qui a pour but le boycottage et la délégitimation de l’État juif.