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Certains de ses collègues pensent qu’il ferait mieux d'être plus discret avec ce qui se passe en Israël (sic). Tandis que pour des étudiants, il est « le prof juif qui fout la merde ».
Rappelons que cette pièce a été montée sous l'autorité d'un auteur et d'une metteuse en scène subventionnés par l'Université, le Centre Intermondes, l’Institut français et la ville de La Rochelle. Rien de moins. Dans cette pièce, on découvre que la finance folle, ce sont les Juifs. On découvre que les contrats financiers qui transforment nos enfants en marchandise, ce sont les Juifs. On découvre que les tromperies contre le peuple, ce sont les Juifs. On découvre que la haine universelle dont ils sont l’objet, mais dont ils sont fiers, ce sont les Juifs. La Shoah-business, ce sont les Juifs. Les Juifs, les Juifs, les Juifs.
Pendant des siècles et des siècles, on les accusa d’avoir « tué Dieu » ; on les tint pour responsables de toutes les catastrophes : il pleuvait trop ou pas assez, ou bien les récoltes étaient insuffisantes. Tremblements de terre, inondations, incendies, famines, tempêtes, épidémies, on attribuait tout aux Juifs. On inventa de graves accusations contre les Juifs, telle la légende criminelle du « meurtre rituel » selon laquelle les juifs égorgeaient les enfants chrétiens et buvaient leur sang. Au XIXème siècle, des textes et des tracts incendiaires, combinaison habile de pornographie et d’antisémitisme, dénonçaient les Juifs comme l’incarnation du mal. Des Juifs corrompus, riches, esclavagistes.
Nous ne sommes plus au XIXème siècle. Mais, cette pièce de théâtre est une faute et elle est grave. Il n’y a pas là de premier degré, il n’y a que bêtise, sous-culture, médiocrité, clichés et stéréotypes misérables.
Michel Goldberg a eu raison de m’appeler, car il me rappelle qu’il y aura toujours des Juifs tant qu’ils se souviendront.