Tribune
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Publié le 20 Mars 2013

Les moyens mis en œuvre pour lutter contre l’islamisme radical

 

Par Marc Knobel

 

Dès la fin des années 1990, de gros moyens ont été mis en œuvre pour lutter contre des cellules islamistes. Mais les services ne sont pas infaillibles. Il faut un véritable maillage et un contrôle permanent des individus, et de leur entourage, pour aboutir à l’interpellation de suspects et au démantèlement d’une cellule terroriste. Justement, Manuel Valls, avait souligné sur TF1 (7 octobre 2012) la « difficulté » d’agir face à des « réseaux terroristes » qui sont « dans nos quartiers ». « C’est toute la difficulté... Il ne s’agit pas de réseaux terroristes qui viennent de l’extérieur, il s’agit de réseaux qui sont dans nos quartiers », déclare le ministre. « Il s’agit (alors) de mettre hors d’état de nuire des terroristes, des apprentis terroristes », qui « peuvent passer à l’acte à tout moment » et « tout le travail de la police est d’anticiper ces phénomènes et ces actes». Mais quelle est la réalité et quels sont les effectifs de la DCRI ?

 

Voici ce que nous apprenons sur la plume de Didier Hassoux, dans l’édition du Canard enchaîné, ce mercredi 20 mars 2013 :

 

1)      Les services français sont à la « ramasse », écrit le journaliste. A Marignane, trois terroristes ont été appréhendés et écroués le 12 mars sur la foi de renseignements… américains. Selon Le Canard, la DCRI n’avait rien vu venir.

 

2)      Mieux, une fois informée par les Américains, la DCRI s’est offert une petite bataille interne, avant de procéder à l’arrestation des trois poseurs de bombes présumés de Marignane. L’hebdomadaire précise que la direction de la zone sud, basée à Marseille, a dû menacer de faire appel à la PJ (un service concurrent) pour obtenir le renfort des policiers de Levallois-Perret (siège de la DCRI).

 

3)      Sur les 3.000 fonctionnaires de la DCRI, une petite quarantaine seulement sont chargés de l’islamisme radical, parmi lesquels moins d’une demi-douzaine sont arabisants !

 

Toutes ces informations sont préoccupantes. Le 14 février 2013, dans un entretien qu’il accordait au Parisien, Manuel Valls disait très lucidement : «Il y a en France aujourd’hui plusieurs dizaines de Merah potentiels… Tous ne passent pas à l’acte, mais il faut se prémunir.» Mais, pour se prémunir ne faut-il pas s’en donner les moyens ?